Accessibilité
-

Si la porte s'ouvre,
n'hésite pas un instant.
Entre en toi ! Écoute !
De ton cœur calme l'angoisse,
elle introduit au chaos.

Ouvre bien les yeux !
Ne crains pas la solitude,
non plus la pénombre,
l'âme a besoin de silence
pour retrouver son assise.

Referme la porte :
ne reste pas sur le seuil.
C'est au plus profond
que tu trouveras réponse
aux questions que tu te poses.

Si la porte reste
close, en dépit de tes cris,
assieds toi ! Attends !
L'entrée en soi nécessite
d'être disponible au temps.

31.10.14

Contre-jour
-

La pensée humaine
ce champ de fertilité,
où fleurit la vie,
ne doit pas être soumise
aux puissances délirantes

d'un jardinier fou,
obsédés par les idoles
d'une économie
mercantile, et réductrice
aux seuls outils de son art.

Car c'est bien la vie
qui projette l'advenir
sur l'horizon vierge
et confronte la pensée
à la vision d'espérance.

30.10.14

Squat
-


« Absolu du corps ! »
dit-il. Je veux bien le croire.
Car privé de corps,
l'Absolu n'est rien pour moi,
mon âme n'existe pas.

Pour trouver ma place,
il me faut poser des actes,
des points de repères
qui jalonnent le chemin
et décident d'où je parle.

Mais parler fait sens.
Est-ce l'âme qui le fixe
et parle pour moi,
ou qelqu'autre personnage
qui squatte le corps et pense.

Maître à penser ? Soit !
Mais symbole de la vie,
vivante, éruptive,
toujours prête à se plier,
pour rejaillir de plus belle.

De la vie à l'âme,
et de l'âme au corps vivant,
où est l'Absolu,
sinon dans ce squat étrange
où la pensée s'enracine.

29.10.14

Que faire
-


Je ne suis pas sûr
de mon nouveau téléphone.
C'est une occasion
que m'a refilé mon fils
qui n'en avait plus besoin.

Vous savez, les jeunes
ne s'embarrassent pas trop
de leurs vieilleries.
Et quand j'ai dis devant lui
que mon portable était mort,

mon fils m'a tendu
celui qu'il avait laissé
depuis quelques jours
pour un I.PAD rutilant.
Le progrès nul ne l'arrête.

Oui, mais l'occasion
il faut parfois s'en méfier.
« A cheval donné,
faut pas regarder la dent »
rappelle le vieux proverbe.

Mais sans la notice,
me voilà perdu ! Comment
effacer le numéro
du fils, dans les répertoires
de ses créanciers hargneux .

28.10. 14

L'âme à la peine
-


Pour ton âme en peine,
le bouton de rose est-il
toujours attrayant
et les allées du jardin 
accueillantes à tes pas ?

Si tu ne sais pas,
ou tu réponds « Non! », peut-être,
allume ton feu !
Tu réchaufferas ton âme
pour y retrouver la paix...

Si tu réponds : « Oui ! »,
à ces questions essentielles,
descends au jardin !
Ta recherche spirituelle
aura de quoi t'occuper.

27.10.14

Le choix des mots

-

La joie retenue
quand la fête se prépare
éclate au grand jour
et remplit le cœur et l'âme
d'une douceur infinie.

Mais comment la dire,
en toute simplicité,
pour la partager
au captifs de la souffrance
et de la désespérance ?

Extrême prudence !
Il me faut chasser les mots
maladroits et vains
avant d'être en vérité
dans l'humilité des jours.

Les bonnes raisons
ancrées au bord des logiques
et des certitudes,
matérialités suprêmes,
ne peuvent rien sans l'amour.

25.10.14

Espérer vivre
-

Espérer pour vivre
et vivre pour espérer...
Les deux vont de pair
et nul besoin de chercher...
N'est-il pas donné de vivre ?

Mais le petit d'homme
ne peut seul survivre au don :
il lui faut des soins
pour répondre à ses besoins
et atteindre à la conscience.

La petite enfance
est ce délicat passage
du fœtus à l'être
où les bonnes fées penchées
sur le berceau sont à l'œuvre...

24.10.14

Les joueurs de cartes
-


Dans ce coin obscur,
à la lueur d'une chandelle,
penchés sur leurs cartes,
ces quatre, là, jouent leur vie,
en vidant quelques bouteilles.

Qu'ont-ils en commun,
sinon la passion du jeu
et, dans le regard,
la flamme qui brule encore
au plus profond de leur cœur ?

Nostalgie, peut-être,
de rêves inassouvis
et qui les menèrent,
en laissant l'âme si seiche,
à l'autre bout de la terre.

Mais regrets, sans doute,
au plus secret des consciences,
de n'avoir pas su
retenir la chance avant
quelle ne leur rit au nez.

20.10.14

Entre deux levées.
-

Chacun a ses monstres,
enfouis dans ses profondeurs.
S'ils nous terrifient,
ce sont eux qui font obstacles
à la paix du vivre-ensemble.

Connaître nos monstres,
pour éradiquer la peur
qu'en nous ils suscitent,
est le plus indispensable
de nos jeux de société.

Si la dignité
n'était pas le jeu, parfois,
d'ambitions perverses
pour imaginer sans fin
la promotion de l'ego,

sur un coin de table,
l'incertitude pourrait
être un stimulant
de choix pour les passionnés
soucieux de leur devenir.

Mais gérer sa peur
se résout-il au tarot,
fragile antidote,
hasard ou fatalité
qui sustentent la cagnotte ?

23.10.14

Espérer
-

Espérer serait-ce,
au plus profond des abysses,
ce besoin captif
qui aspire à la lumière
et qu'il me faut libérer ?...

22.10. 14