Plutonium
-
L'apprenti sorcier
a cru pouvoir maîtriser,
grâce à ses calculs,
les forces de la matière.
Elles lui ont échappé.
Maintenant que faire ?
Le demiurge n'est plus.
Les forces sont libres,
condamnant l'espace temps
à la géhenne fatale.
Est-il temps encore
d'appeler Nature à l'aide
pour rendre à la vie
son domaine de merveilles
et à l'homme sa raison..
30.09.15
Par un chemin montant...
-
Au cœur du chemin,
la racine, entre les pierres,
glisse son serpent,
pour monter jusqu'à la crête,
qu'ose-t-elle prétendre être ?
Racine ou serpent ?
Quelle espérance de vie
pour l'arbre en chemin
et cet homme qui s'obstine
à monter vers la lumière ?
Du chemin à l'arbre
et de l'homme à l'horizon
quel doute ou quel sens
met en œuvre le projet
et donne souffle à la vie ?
Et quant au cerveau
qui conçut ce champ ouvert ?
Pourquoi se cacher,
sinon pour permettre à l'homme
de déployer ses puissances.
Mais quelles puissances ?
Celles qui ombrent la vie :
la force et le droit ?
Ou mieux cette humilité,
seule pérenne et belle ?
29.09.15
Rouge -lun
-
Juste à temps, c'est l'heure !
Avant l'heure, c'est pas l'heure,
non plus l'heure, après !
Et pour voir la lune rouge
ne pas se tromper de jour !...
Ainsi, je l'ai vue
dans ses habits lie de vin.
Bel acharnement
qui me permet d'affirmer
que la lune est, parfois, ivre.
28.09.15
s l'heure, après !
Et pour voir la lune rouge
ne pas se tromper de jour !...
Ainsi, je l'ai vue
dans ses habits lie de vin.
Bel acharnement
qui me permet d'affirmer
que la lune est, parfois, ivre.
28.09.15
Quatre heures du matin
-
La lune était blanche,
non pas, comme annoncée, rouge.
J'ai raté l'éclipse !
27.09.15
D'un infirmier du Vivre-ensemble...
-
Oublier n'est pas
forcément préjudiciable
à l'identité.
Oublie le mal qu'on t'a fait,
tu soulageras ta blessure !
La rancune est lourde
et son accumulation
obscurcit le ciel.
Des rancunes aux vengeances
le chemin est court. Prends garde !
Le pardon peut-il
effacer l'humiliation ?
Sont-ils du même ordre ?
C'est la seule thérapie
quand l'amour propre est atteint.
A cicatriser,
les plaies de l'âme sont longues,
même indélébiles,
mais n'empêchent pas de vivre,
ni d'espérer, ni d'aimer.
Saine écologie
-
Les glands sous les chênes
présagent d'un bel Automne.
Bientôt les châtaignes
vont offrir aux innocents
leurs défenses ambigües.
Les belles saisons,
en pleine gloire, s'achèvent.
Que faut-il y voir ?
Sinon les regrets perfides
d'une nature aux abois.
Et jetant ses feux
à la tête des puissants.
Eux, toujours enclins
à tricher sur les commandes
et faire croire aux promesses
qu'ils ne tiennent pas.
Faut-il s'en réjouir? S'en plaindre ?
Ou mieux, laisser dire ?
Et confier à la nature
la survie des innocents.
25.09.15
Déprise de la besace (1)
-
Comment se déprendre
de la besace de l'âme
si présente au monde
sans détruire les attaches
qui l'unissent à l'esprit.
Car sans cet esprit
l'âme est une conque vide
dont les facultés,
dans l'extrême confusion,
tournent sans but et sans fin.
S'il faut, pour atteindre
ton horizon, laisser là
doutes et misères,
sur la plage de tes rêves,
préserve l'esprit en toi.
24.09.15
Comptabilité publique
-
Faut-il avoir peur
de ces peuples qui piétinent
à nos portes closes
et ne demandent pour vivre
qu'un geste de compassion ?
« Solidarité ! »,
nous dit-on dans les journaux.
Mais que va-t-on faire
pour partager entre nous
le poids de ces nouveaux pauvres ?
Compter, mesurer,
Calcul voulu solidaire ?
Ou Fraternité
du frère, semblable au frère,
en désir d'humanité ?
23.09.15
Mourir sur la plage
-
Le petit garçon,
qu'avait-il dans sa besace
pour cette fin triste ?
Savait-il devoir mourir
avant que d'être un jeune homme ?
Était-ce un devoir,
imposé par le destin,
ou y avait-il,
peut-être, un échappatoire
qui aurait permis de vivre ?
Destin ?Chance ? Hasard ?
Qui propose et qui décide
dans ce chaudron glauque,
sinon le Marché aveugle
des théoriciens du lucre.
22.09.15
Insinuation
-
De quoi notre dette
nous rendrait-elle coupable
et non pas comptable ?
Mais en quoi nos créanciers
nous pourraient-ils humilier,
pour que nous sentions
leur regard comme un reproche
posé sur nos têtes,
désignées à la vindicte
publique...Tristes gémonies !
Ce que je te dois
pour te l'avoir emprunté,
en contrepartie
de mon honneur d'homme libre,
engage ma dignité.
Si je te rembourse,
je retrouve mon honneur,
je redeviens libre
et je n'ai plus de raison
de me sentir humilié.
Mais dans l'entre-deux,
au temps de l'incertitude,
pourquoi la défiance
ternit-elle nos regards
au point d'introduire un doute ?
20.09.15
