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Les carnets du gyrovague
31 octobre 2010

Mise en garde fraternelle

(dialogue)

 

 

-Un homme une voix,
au nom de l'Égalité, 
le principe est simple :
La majorité des voix
emporte la décision.

-Mais l'Égalité
suffit-elle à bien fonder
notre République.
Et la Liberté tient-elle
au total des mains levées ?


Qui peut garantir
que toute adhésion est vierge
de tout faux calcul ?
-La pureté d'intention
N'est-elle pas l'idéal ?

-Le chemin est court
de l'idéal à l'idée
et mène à l'enfer,
si tu suis tes seuls penchants.
Prends garde à la solitude !

Échappe à la foule,
ne voile pas ton regard !
Reviens au principe !
Trace ton chemin, sans peur,
la Fraternité au cœur !

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30 octobre 2010

Qu'est-ce que l'humain ?

Qu'est-ce que l'humain
qui m'incite à devenir,
en moi, toujours plus
que celui que je crois être,
et qui gagne en ressemblance ?

Tout n'est-il pas là,
dans l'image déposée
par la vie sublime,
et qu'il me faut ciseler,
au plus près de son modèle ?


Humain, homme et femme,
la chair, créée de l'humus,
y retournera,
dans l'humilité profonde,
après l'avoir enrichi.

29 octobre 2010

Le regard de l'humain

Qui pourrait me dire
comment vivre du produit
de mes pauvres mains,
si je continue de croire
que mes mains sont négligeables ?


C'est là qu'est le nœud !
Je dois changer de regard
et m'aimer vraiment,
si je veux avoir, un jour,
accès à l'humanité.

Vouloir être un homme,
c'est enfouir, au fond de moi,
mon vieil amour propre,
pour n'en donner nulle image
qui puisse trahir l'humain.

Car c'est cet humain,
soumis à ma volonté,
-ma seule richesse-
qui, seul, pourra me permettre
de dépasser mon regard.

28 octobre 2010

L'homme de peine

 

Il s'est fait lourder.
Il attend sur le trottoir,
là, debout, sans voix,
quelqu'un qui ne viendra pas.
Le sait-il, pour en trembler ?

Il est seul au monde.
Les gens passent sans le voir.
Lui non plus... Personne !...
Son regard semble voilé.
A-t-il volonté de vivre ?

Que puis-je pour lui ?
Lui tendre la main?
Et s'il la refuse ?...
La porte, fermée sur lui,
est-elle murée, en lui ?

27 octobre 2010

Liberté d'indifférence selon Buridan

 

 

 

« Semblablement, où est la reine
Qui commanda que Buridan
Fût jeté en un sac en Seine ? »

François Villon
Ballade des Dames du temps jadis

Étrange prophète
qui nous dit que Dieu est mort
et que désormais
nous devons vivre sans père
ni référent, et libres.


Fameux homme riche
Qui à force de voler
et d'accumuler
en surcharge pondérale,
décide de se purger.


Dangereux puissant,
que rien ne peut arrêter
dans ses ambitions,
sinon la tuile arrachée,
par la vieille, de son toit.

Figure chafouine,
intrigant ou courtisan,
Petit Machiavel, 
à la suite du monarque,
pour flatter ses sombres vices.


Joueurs de casino,
aux visages angéliques,
devant leurs écrans, 
surfant sur la vie des foules
pour un profit misérable.


Fringants militaires,
Consciences anesthésiées,
raisonneurs d'État,
prêts à nier l'évidence
pour ne pas la reconnaître

Grands fauves tapis
dans la jungle d'aujourd'hui,
faut-il vous traquer,
où nous laisser vivre notre
 liberté d'indifférence ?







.

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26 octobre 2010

Faut-il plaindre le héros ?

Il avait vécu
déjà de nombreuses vies,
à folle vitesse...
Mais ses rêves entassés
n'avaient pas grande valeur.

 

Etait-il heureux
de ce bonheur sans partage
qu'on prête au héros
avant d'en faire une idole
admirée puis encensée.

 

Il ne voyait plus
dans folie de ses yeux
ou poser sa tête
et sa dernière aventure
lui laissait un goût amer.

24 octobre 2010

Transmutation

 

En écoutant Bernstein interpréter Chopin

 

 

La course des doigts
sur le clavier fou révèle
l'œuvre imaginée
par le maître échevelé,
à l'auditeur attentif.

Mais de l'harmonie
qui sourd de ces mains agiles,
et du mouvement
qui exprime la tension
entre le rêve et son double,

que peut nous transmettre
l'interprète hiératique
de son créateur
qui ne soit œuvre nouvelle,
dans l'éphémère aujourd'hui ?

23 octobre 2010

Triste météo

Toujours cette pluie
quand il ne le faudrait pas !

Que peut-on y faire,
sinon se mettre à l'abri
en attendant que ça passe ?

22 octobre 2010

Pouce ! (2)

Ce n'est plus possible !
Nous avons perdu le sens
des mots, entre nous.
A l'obstination des maîtres,
répond la colère du peuple.

 

Mais qui l' entendra,
si les maîtres se font sourds
à cette parole.
Faut-il que le feu soudain
embrase les volontés

pour exorciser
cette humiliation sans fin
qui brise le pacte
du vieux sens commun. La morgue
mettra-t-elle enfin les pouces ?


Car c'est bien ce peuple,
abusé par leurs discours,
qui les a fait maîtres,
mais qui n'entend pas qu'on change
la règle du jeu, sans lui.

21 octobre 2010

Pouce !

Pouce !

« ...au royaume d'Utempie... »

Hartmut Rosa

Accélération

(éditions La découverte)

 

« Je n'ai plus le temps ! »
Est-ce moi qui rompt l'allure,
un peu de fatigue,
ou bien le vieillissement
qui me freine et m'ankylose ?

 

Sont-ce les chevaux,
fouettés par quelque cravache,
qui soudain s'emballent
et me laisse sur la route,
la charrette dételée ?

 

Est-ce l'horizon
qui s'éloigne dans la brume,
sans achèvement,
m'empêche de distinguer
l'avant de l'après et brouille

ce qui pourrait être :
revenir à mes racines
-rien n'aurait bougé-
« éternel retour du même »
sur lui-même et hors du temps.

 

Car le temps en boucle
n'est plus le temps d'aujourd'hui,
où tout va si vite
quand sous mes yeux le décors
défile à bride abattue.

Venant du passé

et tourné vers l'avenir,

il n'a plus de terme
et raccourcit mon présent

au point de le rendre nul.

Où donc est ma place ?
Y a-t-il encore un bras
efficace et libre
pour stopper le météore
et me permettre de vivre,

 

 

dans l'incertitude
infinie de l'univers,
sans plus de Royaume
ou poser ma tête folle
et suivre des yeux ma vie ?

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