Nouvelle lune
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Suis le chemin creux
dans l'épaisse carapace
d'une nuit sans lune
et dis moi si l'aventure
vaut une marche à l'étoile !
Les bras étendus
pour guider tes pas d'aveugle
te sont insensibles.
Les questions qui te surprennent,
en toi, restent sans réponse.
Tes cheveux se dressent
comme pour éradiquer
la sournoise peur.
Attends le premier quartier
pour retrouver les étoiles !
Table rase
-
Ils ont tout perdu,
même le sol, sous leurs pieds,
continue de trembler.
La table devant eux est rase.
Qui va mettre le couvert ?
Quelle nourriture
si la terre est devenue
hostile à la vie?
Si l'air est irrespirable,
l'eau n'étanche plus la soif ?
Lui-même, le feu,
buisson ardent démoniaque,
change de nature
et dévore l'audacieux
qui tente de l'affronter.
Il aura suffit
de l'ébranlement profond
de nos certitudes
pour qu'une vague de doutes
remette tout en question.
29.03.11
Sus au Mox !
-
Mox ! Sombre compost,
uranium et plutonium
mêlés, pour le pire,
le démon qui niche en toi
osera-t-il se répandre
jusqu'à perforer
ton béton de carapace ?
Sournois maléfice
qui s'échappe de tes fontes
en magma intemporel !
Comment maîtriser
la bête d'apocalypse ?
Qui musellera
sa gueule démesurée,
au plus profond des abysses ?
A propos du Bonheur
A propos du livre de Michaël Edwards:
« Le bonheur d' ëtre ici »
Fayard 1.2011
Bonheur d' être ici
et de dire maintenant
la vie des merveilles !
Instant d'éternité
qui s'inscrit dans la durée.
Puissance et splendeur
de la barbe du Grand Khan,
et du Prêtre Jean
dont le pied imaginé
étalonne la planète,
Tandis que l'eau vive,
jaillie aux sources d'Éden,
éclaire en beauté
les rives des quatre fleuves,
où vivre ma vie d'ici.
Vertige de l'envol
(clin d'œil à Louis Aragon)
-
Est-ce le regard,
complice de la montagne,
qui porte plus loin
que l'horizon familier
des vieilles complicités,
ou bien, chaque soir,
les souvenirs qui s'effacent
dans la salle obscure
des contre-plongées du rêve ?
Pourquoi ce soudain vertige ?
Où est l'ennemi
dans l'équilibre à tenir
sur le fil d'acier,
sinon, funambule, en toi,
toujours prêt à t'asservir ?
Merveille du rafiot
-
Où est mon bonheur
aujourd'hui, sur la planète,
ce si vieux rafiot ?
Nous y sommes embarqués
pour le meilleur et le pire.
Y a-t-il un lieu,
au delà de l'océan,
qui m'accueillerait
sans craindre de me voir
briser les statues de marbre ?
N'est-il pas plus sûr,
simple membre d'équipage,
de border mes rêves,
et de vivre maintenant
la merveille d'être ici ?
Anti-grogne
-
Laisse l' horizon,
où ton regard se disperse !
Crois-tu que tu puisses
enjamber le gouffre, ouvert
devant toi, pour dépasser
la grogne qui cerne
tes pensées et paralyse
la main que tu tends
vers moi ? Que je te secoure,
et t'évite un mauvais pas.
Ose détourner
tes pensées des faux calculs,
dont tu crains la cime,
et saisis la main amie
qui te guide vers la vie !
20 Mars 2011
-
Sur le vieux chemin,
dans le soir les ombres glissent
et bientôt s'effacent.
Pourquoi s'entêter ainsi
à traquer les vaines gloires ?
La guerre est écrite
dans les marges de l'Histoire
par les survivants.
Faut-il attacher du prix
à ce que disent les traces ?
Pourtant si la vie
n'épargne pas les vivants,
dans leur quête folle,
sans doute y a-t-il dans l'ombre
au matin quelque espérance.
Que dit l'empereur ?
-
L'empereur AKIHITO
s'est adressé à son peuple .
Dire ou ne pas dire ?
Mais d'abord à qui cela
doit-il être dit ?
Et quoi de si important
que toi seul puisse le dire ?
Mais surtout comment
pour être compris des masses,
de la foule en peine,
du peuple qui veut savoir
quel sera demain son sort ?
Les "liquidateurs"
se déploient tout alentour
du chaudron de guêpes.
Noieront-ils le feu du diable
avant qu'il ne se disperse ?
Si l'empereur parle
n'est-ce pas pour dire au peuple
qu'il n'est fort qu'uni,
sans privilège devant
l'hydre sorti des abysses ?
Merveille
-
Quel lien y a-t-il
entre la main du sculpteur
et les mots qui viennent,
sous ma plume, quand j'écris
l'émotion - qui me saisit -
de voir la matière
devenir sous le burin,
le ciseau, la meule,
ou le feu du chalumeau
un tout autre et bel objet ?
Serait-ce la source
de cet émerveillement
qui surgit en nous ?
La même beauté du geste,
du mot choisi qui palpite ?
