Mélanchonade
-

Tu te dis prophète,
mais qui t'a intronisé,
si ton dieu est mort,
comme tu le prétends, mon frère !
Au nom de qui parles -tu ?

Est-ce en ton nom seul ?
Mais pour qu'elle soit crédible
ta parole cherche
des mots sans ambiguïté.
La source où tu puises est-elle

dans sa pureté
exempte de maléfices ?
Peux-tu garantir
ta vérité compatible
avec celle qui nous guide.

La diversité,
qui régit notre univers
séculier, peut-elle
admettre le monolithe
de l'idée qui te conduit ?

Et lorsque tu clames :
« Je ne cèderai jamais
sur rien ! » Où es-tu ?
Pour qui te prends-tu, mon frère ?
Te crois -tu toujours démocrate ?

Tu veux projeter
ta voie sur la défaisance,
avec quelle force
contraindras-tu le peuple à
te suivre sur ton chemin ?

27.02.17

Prophètes du doute
-


Le sage nous dit :
« Légions sont les faux prophètes ! »
Ce n'est pas nouveau,
mais devient préoccupant
quand la vérité s'obscurcit.

Qu'est la vérité ?
Et qui croire, si le doute
détourne la source
des mots pour en altérer
la raison, le sens,l'être même,

au point de priver
de sa signification
la langue du peuple
qui l'extrait hors de la foule,
pour lui donner un destin..

Cette langue qui permet
de se soustraire aux mensonges
de nos faux prophètes
et d'éclairer le chemin
de la seule vérité.

26.02.17

Ambiance
-

La course est lancée
mais les concurrents n'ont pas
tous les mêmes chances,
quand les spectateurs attendent
les jetons de leur présence

participative.
Cela fausse les enjeux
et les enthousiasmes.
On ne parle pas dopage.
Qui voudrait le sanctionner

sans s'auto-punir.
Les hourras dans les tribunes
sont de maigre allure.
Les exclus du vélodrome
marquent leur désintérêt.

26.02.17

Salon de l'Agriculture
-

0h ! La belle vache !
Pourquoi en parler ainsi ?
Te faut-il l'aimer
avant de la débiter
en quartiers de boucherie ?
25.02.17

Débarras
-

Débarrasse toi
des images superflues
qui troublent ta vue
et encombrent ta mémoire.
Ce sont autant de démons,

et, qui sait, d'idoles,
tant leur prégnance est forte,
parfois, sur l'esprit.
Et n'hésite pas à faire
le vide en toi, pour revivre.

C'est le premier pas,
celui qui compte le plus,
-c'est aussi un deuil-
si tu veux rejoindre en toi
l'homme libre dans sa marche.

23.02.17

Est-ce la Gloire ?

-
En contemplant : « L'homme en gloire dans la paix » tapisserie de Jean Lurçat . Angers.

Coiffé de la chouette,
ivre de sa raison seule,
l'homme dans sa gloire,
triomphante et redoutable
piétine un soleil chétif.

Est-ce le soleil
cette sphère symbolique
d'où glissent à peine

ces tentacules de pieuvres
lancées en vain vers l'espace ?

La colombe au cœur
est-elle suffisante, en soi,
pour calmer le feu
qui lèche encore les membres
de l'homme qu'on dit paisible ?

Et l'oiseau, sorti
de son paradis nocturne,
peut-il affirmer
que l'éden attend cet homme,
débarrassé de ses mythes,

avant que l'étoile
démultiplie sa spirale
en gerbe de feu
pour cet homme dans la gloire
des atomes renaissants ?

Et le chien, pourquoi
n'est-il plus docile au pied ?
Où est la rupture
entre la fidélité
et la pacification ?
22.02.17

Refondons l'utopie
-


Serait-il trop tard
pour refonder l'utopie
en humanité,
n'en déplaise aux chroniqueurs
des nouveaux académismes ?

Qui règle la loi
éthique du vivre-ensemble,
sinon la conscience
collective, raisonnable,
claire qui rythme la marche

mais suppose une âme
ouverte aux technologies
nouvelles, sans se plier
aux algorithmes scientistes,
moteurs glacés de ce faire ?

Chacun à sa place!
La raison mathématique
ne doit pas régir
les désirs de l'homme, en lui
refusant le droit au rêve.

21.02.17

Mystère du couple
-


Doit-il, le poète,
explorer son émotion,
sans la dépasser,
enfermant toute vision
dans le champ clos de son âme,

là où l'entendement
est confronté au désir.
Ou peut-il laisser
les mots imposer leur loi
aux aspirations humaines.

Que peut le prophète
quand il soumet à la langue
ces mots que lui dictent
les flux des courants sauvages
dans le bouillonnement des sources

Et si le prophète
est en même temps poète
comment concilier
la loi des mots et leurs flux
à la rigueur de la langue.

Tout tient au débat,
dans le champ clos de l'intime
entre l'émotion
et la vision maîtrisées
du poète et du prophète.

20.02.17

Réveillons l'Esprit !

« Je ne promets rien »
dit l'un.. Tandis que cet autre
met la lune en gage.
Il n'a pas un sou vaillant
et pense déjà à Mars !

L'inquiétude règne.
L'insécurité fait peur.
Les amis s'éloignent.
Et les discours fous nous plongent
dans des bains d'incertitudes

où tremper nos âmes.
Mais la foule a-t-elle une âme ?
Ce qu'on croit le peuple
atteint-il à la conscience
de sa citoyenneté ?

Ou la défaillance
de ceux qu'on dit les élites,
et se veulent telles,
ne compromettent-elles pas
l'usage démocratique ?

Le piège se ferme.
La foule érigée en peuple,
pieds et poings liés,
abandonne ses désirs
aux servages volontaires.

Réveillons l'esprit !
Qu'il suscite des prophètes,
aussi des poètes !
Que le souffle les inspire !
Qu' enfin surgisse le peuple !

19.02.17

Nécessaire triade
-


Poète pour qui ?
Prophète pourquoi ? Pour quoi ?
Et quel sens en lui ?
Le prophète qui l'envoie ?
Le poète quel message ?

Sont-ils deux en une
seule et vive vraie personne.
Triade ratée,
en l'absence de l'esprit,
indispensable à la vie .

Non reconnaissance
d'une présence évidente,
mais dont on refuse
qu'elle soit porte d'entrée
d'une utopie salutaire.

Entre la mission
et le message, la parole
de l'esprit nous ouvre
à la vision de l'humain
en quête d 'humanité.

18.02.17