Comment raccrocher

Si je n'ai rien pour le suspendre

A côté du fouet pour le chien

Et de s'asseoir en chien de fusil

Sur le tapis brosse de l'entrée

Si je le laisse sur la table

N'importe qui peut le faucher

Et téléphoner à ma place

A Poutine pour lui dire deux mots

Le sort du monde en dépend.

Pourquoi la rose ?
-

Contempler la rose
dans son immobilité
et s'interroger:
D'où lui vient cette beauté,
et pourquoi me comble-t-elle ?

25.02.24

En attendant la soupe
-

Mona malicieuse
regarde, les yeux plissés,
la foule à ses pieds.
Ses lèvres minces esquissent
le pli d'un léger sourire.

A quoi pense-t-elle,
tandis que le peintre tente
de célébrer sa beauté ?
Les mots absents font échos
à la pâleur du visage.

Le sage décolleté,
entre un lac et un torrent
étale sa plage
de la beauté montagnarde
dans l'esprit de Léonard.

-

26.02.24

L'hospitalité comme une école

-

L ' hospitalité

est une vertu humaine
dont la qualité
donne au vivre ensemble
un parfum de fraîcheur d'âme

qui permet au souffle
de refondre l'air ambiant
du confinement.
Mais elle introduit aussi
dans notre vie collective

des peurs inconnues
qu'il faut savoir maîtriser,
en croissance d'âme,
pour vivre sereinement
la croissance d'humanité.

L'hospitalité,
mise en œuvre au jour le jour,
est donc une école
où nous apprenons à vivre
la globalité ensemble.

24.02.24

La devise du résident
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Accepter d'attendre
sans risquer de faire attendre
avec le sourire.
Ne pas s'affoler quand la
carcasse nous fait défaut.
Garder une humeur égale.

20.02.24

Malice spirituelle
-

La lumière efface
les vapeurs sombres des rêves
au petit matin.
Mais parfois notre mémoire
nous joue quelques tours pendables.

Reviennent alors
des images de tempêtes
qui n'ont rien à voir
avec le soleil du jour :
c'est l'humour de notre intime

Dans ces jeux d'esprit
l'inconscient prend sa revanche
sur l'esprit sérieux.
Mais il ne faut pas dire
que l'esprit soit ennuyeux.

Car l'esprit est joie
dans l'entre-deux des instants
de l'espace -temps.
Il faut savoir l'écouter
dans les silences du jour.

18.02.24

1942. KRIEGSMARINE
-


Quatre vingt deux ans
Nous séparent de l'époque
où des soudards fous
Alimentaient les vaisseaux
de mon champ de pâquerettes.

Les temps ont changé,
comme moi le galopin,
jadis apeuré,
et maintenant égaré
dans les souvenirs de brousse.

Un si long chemin
pour effacer les traces
des haines tenaces,
des coaltar de peurs-paniques,
des espérances douteuses.

17.02.24

Récompense
-


Le vieux marronnier

Dresse sa carcasse au ciel
Devant le pignon
du château, dans la volée
des étourneaux en nuages.

Que demande-t-il

aux oiseaux, tout comme lui
tourmentés? Qu'il pleuve !
Pour répondre aux exigences
de la nature en éveil.

J'éprouve aussi ce
besoin. Mais qui le mérite
chez les volatiles
si la pluie n'est accordée
qu'à ceux qui restent dociles ?

16.02.24

SIC TRANSIT


Tu nous a écrit
« Je chevauche mon chagrin »
un jour d'horizon
chargé, sans doute et sans plus.
Qu'as-tu bien voulu nous dire ?

Depuis ton départ
la question reste posée.

Nous ne savons pas
si c'est à nous que tu parles,
nous qui sommes familiers.

Mais est-ce important
pour nous de savoir tes craintes
puisque tu n'es plus
et que tu ne pourrais pas

éclairer le souvenir.

15.02.24

Bilan provisoire
-
Ma vie a changé,
il nous reste à l'achever,
sans regret ni haine,
là où elle nous conduit
après un houleux voyage.

Notre humanité
a fait de nous des humains,
aidés par l'esprit,
peut-être en voyance claire
pour en porter jugement.

Nous avons aimé
au mieux de nos intentions,

sur les pavés laissons
quelques traces, quelque ébauche,
quelques rêves évanouis.

L'humour et la joie
ne nous ont pas manqués.
Nous aurions pu faire
plus et mieux. La vie nous échappe.
Finissons la dignement !

Et sur les deux voies.
Le corps est usé à forces
de marches forcées...
Il nous reste l'âme sur
la seconde voie avec

ses obscurités,
ses doutes et leurs silences,
mais aussi ses joies
dans un vivre en parallèle

au delà du raisonnable.

Venez mes amis !
Et pour ce dernier voyage
soyez assurés
que le fils de l'homme
nous a appris à aimer.




***