Appel au peuple
-

Nous sommes en guerre
sans savoir où se situe
la ligne de front.
L'ennemi qui nous assaille
est fondu dans la nation.

Son arme absolue
est la peur qu'il entretient
en chacun de nous.
Et la mort qu'il nous promet
veut briser le vivre-ensemble

de nos différences
et de nos similitudes.
« Refuser la haine ! »
nous disent les hautes sphères.
Ce refus, où sont ses armes ?

Désarmé, qu'est-il ?
Il nous faut une vision
pour armer le peuple.
Cet antidote puisé
aux sources mêmes de l'Être,

s'appelle Espérance,
en un avenir humain.
« Civilisation
augmentée ! »nous disent d'autres
et qui ne va pas de soi.

Cet appel au peuple
pour une levée en masse
qui soit unifiante,
il est temps de le lancer
pour vaincre la peur rampante
31.07.16

Le chemin est rude
-

Achevons la pause !
Les mots piaffent, je le sens.
Ressaisissons nous !
Les peurs trainent leurs vapeurs
dans les sentes des médias...

Empoisonnement !
L'image et l'information,
comme une overdose,
empêchent le soi, le moi,
le nous, de communiquer,

en sérénité.
Nous croulons sous les déchets
du consumérisme,
et les jeux de « qui perd gagne »
entretiennent nos délires.

Comment se déprendre
de la glu pestilentielle
qui cercle nos vies,
désarmer les pourfendeurs
de nos vieilles suffisances ?

Morts en surenchère,
la colère enfle la foule...
Elle est toute proche
la vengeance des pogroms
si nous écoutons nos peurs.

Vivre en poésie,
de la vue à la vision
le chemin est rude
pour l'esprit qu'on voudrait libre
quand les armes se déchaînent.

29.07.16

Un acte manqué (sans doute) a fait que ce blog n'a pas été publié en son temps. Le voici donc :

Pause
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Les mots se refusent
à l'horizon de l'humain...
Seraient-ils épuisés ?
Et pourtant le jour se lève...
Assieds-toi ! Reprends ton souffle !...

17.07.16

Nice
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Sur la une du Monde datée de ce jour

Tu joins tes deux mains
Sur cette main qu'on devine
en déréliction...
Quels mots partager, mon frère,
en cette soirée sanglante ?

16.07.16

Feux d'artifice
-

Quel est le rapport
entre le feu d'artifice
et mon émotion ?
L'un est fait pour m'éblouir
en suscitant la seconde.

Mais quelle émotion ?
Aussi loin que je remonte
dans mes souvenirs,
il n'apparait que la peur
de l'enfant terrorisé,

non par le bruit seul,
mais pour son alliance avec
l'éparpillement
du feu et l'incohérence
de la vue qu'on veut vision..

C'est bien l'artifice !
Mais est-ce la fête en soi
quand le camion fou
se rue sur la foule en liesse
pour en faire son carnage ?

15.07.16

Célébrons ! Célébrons !
-

Pourquoi célébrer
en ce quatorze Juillet
nos vieilles valeurs.
La fête suffirait-elle
à renflouer la nation ?

Comment célébrer
les valeurs républicaines
si faire étalage
de la puissance de feu
suffisait à doper l'âme ?

Et qui célébrer
des morts de la grande guerre,
ou des résistants,
des décolonisateurs,
à temps et à contre temps ?

Ainsi, célébrer,
n'est-ce pas la seule excuse
que l'on ait trouvée
pour justifier la survie,
au hasard, de sa lignée ?

La célébration
est sans doute nécessaire
au peuple indocile
pour raviver sa mémoire
et redresser son image,

à ses propres yeux.
Mais ne conviendrait-il pas
à tous les puissants,
au nom des idées fumeuses,
de cesser de lui mentir ?

14.07.16

Intériorité des racines
-



L'enracinement,
cette entrée dans le Royaume,
ne va pas de soi.
Fruit d'un long cheminement,
il met fin au nomadisme.

L'image est trompeuse,
si le mot n'est pas traduit,
puisque les racines
fixent l'arbre à son humus
jusqu'à la hache de l'homme.

Lorsque grâce à l'arbre
la vie poursuit son chemin
en disséminant
ses fleurs, ses fruits et ses graines,
les surgeons de ses racines,

tout à son entour,
accroissent sa dépendance.
L'enracinement
humain, d'une autre nature,
siège au plus profond de l'âme.

Là où ses puissances
se souviennent de l'humus
de ses origines
et du royaume promis,
pour bander sa volonté.

Car, pour être, il faut
quitter son père et sa mère
et c'est dans l'errance,
au désert le plus souvent,
que l'homme accède à lui-même.

C'est là, dans la nuit
des racines, s' il écoute
avec « l'oreille du cœur »
les chants de ses compagnons,
qu'il découvre le Royaume.

13.07.16

Pierre de fondation

2*

-

Que voulait-il faire
quand il choisit ce rocher,
sur le bord du fleuve,
pour y dresser quelques huttes
et achever son errance ?

Et ses compagnons,
étaient -ils prêts à fixer,
sur ces horizons
ouverts, la stabilité
de leur regard intérieur ?

Pourraient-ils au cloître
qu'ils devraient bientôt construire,
édifier entre eux
la communauté d' Église
où forger leur unité ?

Et, dans le grand vent
des marches tumultueuses,
opposer l'exemple
de leur volonté de paix,
aux aléas des Empires.

12.07.16

(suite du 16.05.14)

Suprême beauté

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Tu as peur du mot
« méthode », ma sœur, dis-tu.
Pourtant, quand tu peins,
tu fais faire bon ménage
à ton art et ta méthode.

Tentons de comprendre
si c'est l'art ou la manière
ouvrant le chemin
qui conduit à la beauté
à travers l'œuvre accomplie...

Toute mise en œuvre
demande d'abord un temps
de méditation
pour en dessiner le sens
et rassembler les moyens.

La méditation,
démarche immatérielle
passe par l'esprit !
Elle est pourtant tributaire
des entrelacs de la chair,

puissances de l'âme :
mémoire et entendement,
suspends fabuleux,
qui bloquent la volonté
au seuil des réalités,

brutal corps à corps,
étreinte de l'émotion,
fédérant les forces
auxquelles le savoir -faire
est seul à donner la vie.

Suprême beauté
qui ne peut surgir enfin
que de la rencontre
dans l'esprit humain de l'art
et de la raison, sa servante.

12.07.16

Les armes de la sérénité
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La sérénité,
sur la lande des nuits blanches,
aux temps usuraires,
n'est pas la facilité...
Il faut s'armer de patience.

Arme dérisoire
quand on sait le poids des mots
qui hantent encore
les coursives de l'esprit
et veulent venir au jour.

S'armer de courage,
autre arme sans munition,
mais indispensable
à qui veut tenir le bride
des cavales les plus folles.

S'armer de rigueur
pour choisir à bon escient
ce qu'on doit inscrire
des illusions et des doutes
au compte profits et pertes.

S'armer de tendresse
pour cette vie qui s'acharne

à nous tenir droit
et nous offre son ciel bleu
pour éloigner nos frayeurs.

S'armer d'indulgence
pour tous ceux qui nous suivrons,
la fleur au chapeau,
sur nos traverses sans gloire,
en quête de nos chimères.

S'armer de confiance
pour l'humanité en marche.
Ce n'est qu'à ce prix

que nous pourrons échapper
aux naïvetés précaires.


10.07.16