Esthétique ascendante
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L'art contemporain
a quitté les ateliers.
Les salles des ventes
ont fait monter les enchères
au delà de la Beauté.

31.12.15

Élections à la FIFA
-
J'avais cru comprendre
que le sport devenait noble...
La Main Invisible
aurait-elle fait son nid
aux vestiaires du pouvoir ?

30.12.15

Et l'école du citoyen ?

D.R.H.,dis-tu ?
Les écoles de commerce
ont pris le dessus
des écoles militaires.
Que devient le citoyen ?

29.12.15

Peau d'âne
-

La petite fée
est devenue jeune fille.
Il n'est plus question
de voir en elle une enfant.
Que sont devenus ses pouvoirs ?

28.12.15

Dans le silence du Principe
-

Sur la voie royale,
l'essence n'est accessible
que dans la confiance,
réciproque et fondatrice,
de la paix du vivre-ensemble.

Mais la courte vue
limite le droit humain
à l'individu
qui affronté au Principe
en nie toute autorité,

soucieux d'usurper
ses dons, à son seul profit,
il construit des murs
pour défendre un pré carré
dont l'étranger est exclu.

Ainsi prédateur,
il s'ampute de lui-même.
Ego ne s'affirme
que confronté à Tibi
et cherche en vain une voie.

27.12.15

Jusqu'à l'ultime oméga
-

Vouloir achever
l'œuvre commencée sans toi
est vaine ambition
car tu ne sais pas le rêve
qui lui a donné la vie.

Aussi tu ignores
ce qui, sans toi, peut venir
couronner l'ouvrage...
Participer doit suffire
à ta folle création.

Création jamais
finie, puisque toujours vive,
de génération
en générations de siècles,
aux confins de l'univers.

26.12.15

Nativité...2015

-

« On dirait d'une accouchée... »
Poèmes de Morvan le Gaélique
Max Jacob

Noël, aujourd'hui !
Est-ce la consommation
ou le nouveau né
que l'on va fêter, peut-être...
si les bergers nous appellent!

Mais qui chante encore,
dans un monde en désarroi,
épris de « mal-bouffe »,
sur son flageolet, les chants
qui jadis nous enchantaient ?

Les restos du cœur,
Les maraudes du Samu,
des grands de ce monde,
en peine de leurs pouvoirs,

sont autant de signes
des contradictions du monde
au yeux de Morven
chantant au Bateau Lavoir
« la plus jolie fille du monde ».

25.12.15

Et quand tu t'éloignes
en courbant le dos, le poids
de ta vie échue
ne doit pas te détourner
du chemin de l'espérance.

En toi, si tu sais
entretenir la lumière
que tu as reçue,
la trace de tes pas,
même infime n'est pas vaine.

Regarde le fleuve :
il coule, c'est sa constance.
Entends les oiseaux
ils piaillent :c'est leur langage,
sache bien les écouter.

Vois l'arbre fleuri
-demain qui pense à l'abattre ?-
sa magnificence
est signe de vérité
que tu portes dans ton cœur.

Ces amis, ces sœurs
et frères qui t'accompagnent,
autrement regardent.
Ce qu'avec toi, ils partagent
est d'une infinie beauté.

Et point de tristesse !
Vis l'instant de ce partage
dans la joie secrète
de la commune espérance,
avant de passer le pont.

22.12.15

Les Trente glorieuses
avaient étouffé l' espoir
de résurection.
Les rêves accumulés
avaient assoupi l'espérance.

Même les Lumières
à la grandeur sans partage
s'étaient assombries
dans l'éloignement des œuvres
au désintérêt promises.

Et quand on nous dit
que les temps étaient venus
on ne comprit pas.
Les bornes de la raison
étaient franchies. L'utopie,

pour autant, n'était
pas suffisamment vivante.
Les idéologues
étaient morts de leurs forfaits.
On attendait un prophète !

21.12.15

Le vertige des mots
-


L'oiseau, que fait-il
devant les remous du fleuve ?
Comment le savoir
si je ne peux pas entrer
dans son étrange pensée ?

Va-t-il s'envoler
pour plonger dans la tourmente ?
Et pêcher peut-être ?
Ou prolonger un instant
sa méditation secrète.

Est-ce moi l'objet
de ce suspend attentif ?
Je crois le comprendre.
Mais les mots ne viennent pas.
Ont-ils peur de l'effrayer ?

Ils sont d'un autre ordre
et ne peuvent se résoudre
à tenter l'approche.
Nous sommes des étrangers
l'un à l'autre, fascinés,

dans notre rencontre,
par la beauté des remous,
cette nébuleuse,
qui vogue dans l'univers
en quête du point ultime.

20.12.15