La Danse comme identité commune

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Par le petit doigt,
sur la place du village,
pour danser en rond,
au son de l'accordéon,
se tiennent hommes et femmes.

Qu'ont-ils en commun
pour marquer ainsi le pas ?
Une âme commune
qui soulève la lumière
et nimbe leur univers.

Il déploie joyeux
la mémoire des lignées
et les accompagne,
ouvrant devant eux l'espace
aux jeux de l'entendement.

Car c'est dans l'ardeur
qu'on lit aux yeux des danseurs,
que la volonté
se dresse pour affirmer
leur identité commune.

Peut-on vivre ensemble
sans danser aux jours de fêtes ?
Dites moi un peu !
Et si vous doutez encore,
rejoignez nous sur la place !...

30.04.18

Raison garder
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S'il y a rupture
entre la vie espérée
et la vie rêvée,
l'intelligence peut-elle
aider au rapprochement,

en ouvrant l'espace
à la poésie de l'âme,
comme une béance
où s'engouffre le désir
d'être, pour lui donner sens ?

Et ne faut-il pas
transmuer ce tremblement
de la vue banale,
au chemin de la beauté,
pour que naisse l'espérance,

dans la fulgurance
de la vision unifiée,
au pas à pas humain,
des sources de sa mémoire,
à l'horizon de ses rêves ?

29.04.18

Reprendre la main

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La cause entendue,
il faut reprendre la main,
refaire la soupe :
deux poireaux et trois patates
sans oublier les carottes.

Épluche le tout,
du céleri pour le goût
et le gros oignon
que tu vas couper en quatre.
Remplis ta marmite d'eau,

Verse tes légumes

allume et règle le feu
laisse mijoter.
L'avenir est assuré.
Tu consommeras ce soir.

28.04.18

Paysage urbain
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L'immeuble bourgeois,
au rond -point du centre -ville,
a changé de lustre.
Les notables ont fait place
à des colocs moins huppés.

Et pire, un clochard
fait la manche sur le seuil,
au gré des passants.
Trois sous dans une casquette
amorcent la charité.

De quoi s'acheter
au super marché en face
le pain et le vin
de la survie nécessaire
à la pauvreté ambiante.

Les automobiles
défilent en rangs serrés.
Un piéton hardi
en interrompt le courant
dans un remoud rédempteur.

27.04.18

Justice Immanente
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« Pendus par les pieds... »
imaginait ma Grand'Mère
comme punition
pour les hommes de pouvoir
injustes et malfaisants.

Et elle ajoutait :
« leur faire tirer la langue,
avec un' ficelle !... »
Juste humiliation pour elle
« de tous ces Polichinelles »...

Ainsi promulguée
la sagesse populaire
avait des accents
de Guignol en ses prouesses
sur le Boulevard du crime .

26.04.18

Raté !
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Pourquoi refuser
ce soleil à contre-jour ?
Une maladresse
efface mon écriture...
Tant pis pour l'inspiration !

Refus de fouetter
la mémoire défaillante
pour reconstituer
le poème disparu.
Sans doute est-ce mieux ainsi …

N'y avait-il pas
dans un coin de mon grenier
une vieille malle
qu'il ne fallait pas ouvrir ?
Tant mieux pour la précaution!

25.04.18

Concluons !
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Laisse ta matraque
franciscain de bure rêche !
La cause entendue
a trouvé sa conclusion,
à moins d'autres intentions

que tu nous cachais...
Tu n'as rien d'un chevalier
des causes perdues.
Et pourquoi t'en prendre au ciel ?
Pour perpétuer ta légende ?

Le temps est venu
de conforter les acquis
et tomber les masques.
Le temps de l'agriculture
introduit à la beauté.

24.04.18

Sortons des mois noirs!...


Sortons des mois noirs
et de leurs hésitations.
Tant de turbulences
obscurcissent notre ciel,
au soleil parcimonieux.

Dans le cerisier,
le Printemps ponctue de fleurs,
entre ses bras d'ombre,
la tendresse des feuillages,
en promesse de ses fruits.

Et le merle entonne
un joyeux hymne à la vie.
Cascades de trilles,
sur la voie de la beauté,
qui réchauffent le soleil.

23.04.18

N.D.D.L.
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Sur une photo de Stéphane Mahé du 11.04.18
(Le Monde du 21 Avril 2018)

Que dis-tu de toi ?
Quel est ce déguisement ?
Avancer masqué
a-t-il un sens aujourd'hui
dans l'univers des symboles?

Et qui défies- tu,
dans ta bure de faux moine
et ton bouclier
en couvercle de poubelle,
et la matraque à la main ?

Quant au cache- cache
auquel tu joues, chaque jour,
avec les gendarmes,
prends garde que tu ne sois
que le dindon de sa farce.

22.04.18

Réciprocité
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L'hospitalité ?
Souviens toi de Mai Quarante !
Tu étais gamin,
et ta mère ouvrais la porte
à quatre inconnus venus

du Nord de la France.
Ils fuyaient l'envahisseur.
La peur t'oppressait
Ton père était sur le front.
Ta seule sécurité

dans cette maison
c'était ta mère, et voilà
qu'elle ouvrait sa porte,
au lieu de la refermer,
au nez de ces inconnus

Rude apprentissage
dont la peur laissa des traces.
Mais qui s'en plaindrait
quand dix ans plus tard
à leur tour, ces quatre là,

à ton débarqué
dans les plaines de l'Artois,
surent t'accueillir
et te faire aimer l'étrange

réciprocité du don

.

21.04.18