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Les carnets du gyrovague
31 décembre 2017

Témoignage

Témoignage
-

On te dit témoin
de faits observés par toi,
mais ton témoignage
reste soumis à tes sens...
Alors ! Soit humble et prudent.

Humble ! Tu ne sais
si ton attention n'a pas
été détournée
par la peur ou le désir
de passer pour un héros.

Prudent ! Le rapport
que tu établis des faits
n'est peut-être pas
concordant avec les autres
recueillis avant le tien.

Et tu dois pouvoir
face à la contradiction
justifier tes dires.
Surtout n'en rajoute pas
qui ne puisse être assurés.

Les faits, rien de plus !
Évite les jugements !
Et, si l'on te presse
de questions pour précisions,
reste sur ton quant-à-toi !

31.12.17

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30 décembre 2017

La reproduction du semblable

La reproduction du semblable
-

Comment regarder ?
Et même seulement, que
regarder, qui sorte
de cette répétition
des simples traits du visage ?

Quotidiennement
c'est elle qui reproduit
le cadre de l'œuvre.
Mais dans ce cadre qu'expose
le peintre ? Est-ce la lumière

Ainsi saisie entre
les rides de son visage,
figé immobile.
Expression parfois fuyante
de l'être qui se dérobe.

Reflet de lumière
qui donne sens au portrait
et le renouvelle
aux yeux de la quête, en soi,
d'identité du semblable.

30.12.17


29 décembre 2017

Identité ou similitude

Identité ou similitude
-


Peindre, chaque jour
que Dieu fait,le même objet
c'est accumuler
tant et tant de points de vue
de même réalité

que le sens échappe
au regard de l'étranger.
La similitude
n'est en rien identité
si la structure est la même.

Surtout quand l'objet
se révèle être vivant,
mobile et changeant.
Le défi revient en boucle :
répondre au « Pourquoi, ainsi ? »

29.12.17

28 décembre 2017

D'une vie illuminée

D'une vie illuminée
-

 

Où vas-tu, Rimbaud
quand tu quittes Charleville...
Et pourquoi Paris ?
N'est-ce qu'un arrachement
d'un nid trop étroit pour toi

et tes rêves fous
que l'omnibus brinqueballe
au hasard...Ailleurs,
où tu sais déjà où tu
veux aller en conquérant ?

Et dormir, sans doute,
dans quelque « trou de verdure »,
à la belle étoile,
le corps épuisé de marche
la tête dans les iris,

avant ton envol,
Paris, ce puits insondable
où jeter ta gourme,
et prendre ton assurance
et ton vol définitif.

 

Pour aller user
au désert de tes trafics,
tes genoux rétifs
dans les illuminations
de l'enfer hospitalier.

Revenir enfin,
par les soins de ta famille,
en terre bénie,
dormir d'un sommeil paisible
où la Meuse suit son cours.
28.12.17

27 décembre 2017

Coquetteries

Coquetteries
-

Grands vents, ce matin.
Le rideau d'arbres s'agite
au fond du jardin.
D'un clin d'œil à la lumière
le soleil se joue des brumes.

Mais saura-t-il faire
si la brume s'effiloche
et emplit le ciel,
recouvrant d'un grand linceul
les sentiers des amoureux ?

Le chemin des vignes,
dont les vendanges tardives
égayaient les ombres,
a sombré dans les broussailles
des hivers accumulés.

La châtaigneraie
a remplacé le vignoble.
Mais qui s'en soucie
encore si le soleil
n'a plus la malice à l'œil.

27.12.17

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27 décembre 2017

Trêves aléatoires

Trêves aléatoires
_

Comment respecter
la trêve des confiseurs
Si les chocolats
sont, en bonne stratégie,
placés au points névralgiques.

Et si nos phantasmes,
qui font de l'homme un humain,
et la femme aussi,
contraignent à réviser
le code des convenances,

Itou, la grammaire.

La pauvre si malmenée
par les temps qui courent,
sortant des sentiers battus,
devrait compléter ses règles:

savoir distinguer
chocolat de nougatine,
pour ne pas confondre
un parfum de truffe, aux pieds
des chênes de la glandée.

 

26.12.17

 

27 décembre 2017

Allées et venues festives

Allées et venues festives
-

Les enfants s'en viennent
dans la joie des retrouvailles,
hors de leurs soucis
Les fêtes ainsi pavoisent
un pan d'horizon blafard.

Vivre en poésie
n'est pas affabulation,
geste d'utopie,
mais réalité vécue
qui se déploie en beauté.

Les enfants s'en vont
retrouver leur habitus
et nous laissent seuls.
L'horizon n'est pas plus clair
mais le cœur palpite en paix.

25.12.17

27 décembre 2017

"taisez-vous Elkabbach !"

« Taisez-vous, Elkabbach ! »
-

Comment supporter
qu'en débat républicain
l'interlocuteur,
en te coupant la parole
veuille asservir ta pensée ?

Car c'est bien cela :
Il te pose une question
et sans te donner
le temps de répondre en paix,
Il te pose une autre question.

Et tu perds le fil
de ta pensée, sans saisir
le fil de la sienne
lorsque dans l'affolement
tu bafouille: il tient son scoop.

La contradiction
crée ainsi la confusion,
te déconsidère,
ta pensée est asservie?
Il a pris le pas sur toi.

23.12.17

21 décembre 2017

"Qu'as-tu fait de ton frère ?"

« Qu'as tu fait de ton frère ? »

  •  

    Le petit garçon
    qui va faire des pâtés,
    pelle et seau en main,
    par les allées du grand parc,
    au début des années Trente,

    ne peut pas savoir
    que son père,
    joyeux photographe,
    sera mort dix ans plus tard,
    à son retour de Sudètes.

    Ainsi va la vie...
    Naître et mourir dans les plis
    des drapeaux épiques...
    Rêver à des utopies,
    à des lendemains qui chantent...

    Et, passé le temps
    des bacs à sable écoliers,
    tenter de choisir
    ce que l'on fait de sa vie,
    et à deux, si c'est possible,

    Plus tard faire souche
    pour conjurer le destin.
    Avec les copains,
    combattre la guerre pour
    que l'Homme devienne Humain.

    Et s'apercevoir,
    que les enfants, à mesure,
    plus tard leurs enfants,
    grandissent, la guerre aux trousses,
    et la planète au péril



    des apocalypses...
    Que notre progrès humain
    n'est qu'un trompe l'œil,
    si l'esprit de l'aventure
    n'est pas d'abord fraternel.

    21.12.17

20 décembre 2017

migrations salées

Migrations salées
-

Ce fut ainsi fait.
Je paraphai un papier
et nous embarquâmes,
sans savoir où nous allions,
ni ce que nous y ferions.

Combien étions nous
sur ce rafiot de misère ?
Je ne le sais pas.
Ce fut l'enfer absolu
dont on ne s'évade pas.

Dans le fond de cale,
où nous croupîmes vingt jours,
et les fers aux pieds,
la saumure marina
les cuirs les plus endurcis.

Avant d'arriver,
on jeta par dessus bord
les laissés pour compte.
Quant au débarqué, nous dûmes
courir le boulet en main,

jusqu'au foutu bagne,
sous les cris, les coups de fouets
des démons d'escorte.
Nous survivons là, depuis,
à casser de durs cailloux.

Au nom de la loi.
Quel prix à payer au Roi
de triste gabelle,
pour quelques muids de faux-sel
surpris par les gabelous !

19.12.17

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