Festival d'été
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Le bandonéon
et la harpe se marient
pour un concert chic
dans notre vieille abbatiale,
un soir vacant de Juillet.
Union de l'étrange
dans l'éclat de la verrière
au soleil couchant.
Hommage lige à l'Esprit
ruisselant de sa lumière.
Tango sanctifié,
ou sacrilège du lieu,
pourquoi s'en moquer ?
Toute musique n'est-elle
qu'intraduisible langage ?
13/31.07.14
Voix d'outre tombe
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En relisant les vieux carnets de Grand- père...
« Ne me juge pas !
Ce que j'ai écrit ainsi,
transcris le de même !
Ne trahis pas ma pensée
en gommant mes mots abrupts.
Ils te sont peut-être
difficiles à entendre,
mais ce sont les miens.
Et mon exaspération
en confirme les contours.
Car c'est ma colère
à ma plume qui les dicte...
Et si je me trompe,
tâche de me détromper !
Mais en as-tu le pouvoir ? »
30.07.14
Faux témoignages
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Qui est ce guetteur ?
Qu'a-t-il en ligne de mire ?
Et va-t-il tirer ?
Autant de questions que j'ose
Poser à la cantonade...
Si l'image est vraie,
je ne suis qu'un faux témoin.
La distance est telle
entre le soudard et moi
que je ne puis confirmer
l'avoir vu tirer,
ni, à l'instant même, en soi,
anéantissant
dans la jouissance de mort,
toute espérance de vie.
Ambigüité folle
de l'image diffusée
sans hésitation !
Car qui tient la caméra
sinon quelque kamikaze ?
29.07.14
Communauté de vue
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La communauté
de vue peut être distincte
de tout vivre ensemble,
mais pour être stable il faut
que son assise soit forte.
L'enracinement,
nécessaire à tout humain,
dans son devenir,
est cette ouverture, en soi,
sur l'horizon de l'esprit
qui dégage l'âme
des chiffres de la raison,
et permet de voir,
au delà des apparences,
la réalité humaine.
Et cette vision
fonde la communauté,
en dépit des manques
et des vieux monstres tapis
dans les sentes d'infortunes.
9/28.07.14
Peur marine
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Le varech humide
crapaude sous les pieds nus.
Sables et rochers,
en contrebas, se dérobent.
L'univers s'écroule-t-il ?
Le petit garçon
qui s'avance sur la digue
en suivant son père,
est soudain pris de vertige
et l'appelle à son secours.
En jaune pisseux,
laitue verdâtre gluante,
ou noires globules,
Les algues, au sol, tapissent
l'épouvante de l'enfant.
La peur qu'il éprouve
s'est inscrite en sa mémoire,
trace ineffaçable,
dont le vieil homme aujourd'hui
panse encore la blessure.
28. 07.14
Stratégie frugale
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Je n'ai plus un sou !...
Peux tu me dire comment
acheter mon pain ?
Je ne puis faire la manche,
mon statut me l'interdit.
Peux-tu me prêter...
Mais sans doute à fond perdu :
je ne sais jamais
quand l'argent, qui va et vient,
prendra pension sous mon toit.
Que puis-je échanger,
qui soit d'aussi bon aloi
qu'un pauvre sourire ?
Est-ce suffisant aux yeux
de la boulangère ? Ou bien
ma dignité d'homme
me contraindra-t-elle à
jeuner aujourd'hui ?
Ou faut-il me contenter
d'un quignon de pain rassi ?
26.07.14
Spiritualité peut-être
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« Étonnez moi bien ! »
dit l'homme blasé
en quête de sensations fortes.
Sait-il ce qu'il demande
quand l'orage se déchaîne ?
Et sait-il à qui
il adresse sa supplique,
s'il est incroyant,
qu'à ses yeux le ciel est vide,
sans dieu ni maître la foudre.
Étrange défi ,
lancé aux échos célestes,
retour au Chaman,
en attendant mieux ,peut-être,
des sciences divinatoires.
6/ 25.07.14
Limpidité de la source
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De l'âme à l'esprit,
dans les profondeurs de l'être,
où seul je pénètre,
Y a-t-il une distance
que je me dois de franchir ?
Ou simple présence
qui attend d'être accueillie
pour embraser l'âme
et lui faire découvrir
la source de la beauté ?
Quel geste accomplir
pour que cet accueil, en moi,
soit aussi limpide,
et transmette son murmure
sans en altérer les mots ?
24.07.14
Libre chorégraphie
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« Qui peut arrêter
dans le cours de son histoire
un peuple qui danse ? »
...sinon tous ces murs dressés
où vient s'écraser la vie.
Qui peut certifier
l'adage inscrit sur le marcel
du gamin des rues
qui s'éloigne en sifflotant
dans l'été de notre ville ?...
S'il avait raison !...
Pourquoi vouloir l'avertir
du danger qu'il court,
d'afficher en liberté
sa volonté d'être en vie ?
09/23.07.14
Désarroi solitaire
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Comment exprimer
le désarroi que je porte,
après tant d'années
d'espérance entreprenante
sur le chemin de l'humain ?
Faut-il l'exprimer,
au risque de détourner
l'homme de devoir,
ou garder pour soi le manque
et mourir sans filiation ?
Qui nous a trompés
au plus creux de la tourmente ?
Nous-mêmes, sans doute !
Avons nous su mesurer
l'empan de notre mérite ?
08.07.14
