Naissance de la Beauté
-

La Beauté, qu'est-elle,
hors de la réalité,
sinon illusion ?
C'est dans ton regard sur elle
qu'elle se révèle à toi.

Mais il faut oser
la considérer en face
et ne pas biaiser,
car elle est craintive et peut
à tout moment s'évanouir.

C'est dans ton regard
qu'elle puise sa lumière
qui la transfigure.
Dans votre confrontation
s'incarne la Vérité.

30.09.12

Aux limites
-

Pour l'homme qui marche,
le chemin de vérité
s'ouvre à chaque pas
aux limites des désirs,
lorsque les rêves s'effacent.

Instant de vertige
béant sur tous les possibles,
que la raison broie
dans ses mâchoires d'acier,
ou que la conscience éclaire,

dans ses profondeurs,
de sa lumière divine,
et que l'homme porte
de son pas mal assuré
au seuil de l'Humanité.

29.09.12

Problématique du funambule

• Le chemin était
  sans issue et ne menait
  qu'au bord des falaises.
  Fallait-il tenter le saut,
  ou revenir sur mes pas ?
  
  « Police ! Vos papiers ! »
  La chanson est bien connue,
  à force d'entendre
  dénier leur identité
  à tous ceux qui n'en ont pas...
  
  Serait-ce la fin ?
  Me faut-il chercher plus loin
  cette trace, à peine,
  sur le fil du précipice
  qui m'ouvrirait le salut ?
  
  -Non ! Reprends ta course,
  pour éviter l'appel d'air,
  et trouve la faille
  dans le droit et la justice
  qui sauve de la capture !...

28.09.12

Pour le meilleur et le pire


Le meilleur est joie,
bonheur, émerveillement
de l'amour limpide.
Le pire est dans la durée
de la peur et des souffrances.

15.09.12

Aux marches du palais

-



La nuit en silence
recouvre son innocence
d'un drap de mutisme.
La chape d'obscurité
plombe le sens de la vie.

Marcher à tâtons
n'est pas de grande assurance
mais marcher, quand même
conforte la volonté
dans sa détermination,

à la condition
de ne pas se contenter
dans l'indifférence
d'un désir inassouvi,
sur les marches du palais.

25.09.12

Recherche d'identité



Pourquoi ce refus ?
La peur d' une identité
qui te semble odieuse ?
Te brule-t-elle à ce point
pour vouloir la rejeter

cette vieille peau ?
T'a-t-elle à jamais blessé
pour t'en dévêtir,
renier ta vieille lignée
et rompre toute racine.

Et ton patronyme,
vas-tu aussi l'effacer,
même l'oublier,
pour n'en laisser nulle trace ?...
De qui as-tu peur , mon frère ?

24.09.12

Sixième étage sur cour
-

Comment s'évader
de la prison sans barreau
qui l'aragne tisse
dans les couloirs des étages
et les lobes de l'esprit ?

Le chat du voisin
dans sa gouttière voit-il
une solution ?
En sautant de toit en toit
parviendra-t-il à la rue ?

Reste les nuages,
qui cavalent dans le ciel,
si je prends le temps
d'en considérer la course
et d'imaginer la fuite.

21.09.12

Quatre vingt treize

« Il faut ramener toutes les définitions à la conscience :

l'esprit est un sophiste qui conduit les vertus à l'échaffaud .»
Saint-Just

Framents sur les institutions

La Terreur ? Peut-être !...
Mais avaient-ils le choix ,
les uns et les autres ?
Voilure au plus près serrée
sur l'océan déchaîné,

Sans cap, ni boussole,
le vaisseau désemparé
sous les déferlantes,
l'équipage de fortune,
le capitaine à la mer.

D'où venait l'idée ?
Dans quel cerveau naquit-elle,
pervers ou normal ?
Dans quelle université
formé, ou quel atelier?

Quel maître introduit
le concept, dans le ruisseau
de la réflexion,
pour en grossir le courant,
jusqu'au fleuve et l'océan ?

Le fleuve en colère
ne fait pas dans le détail
mieux vaut s'éloigner
de ses eaux tumultueuses
s'il nous en laisse le temps.

Pourquoi ce matin,
où le fleuve est dans son lit,
viennent ces images,
dans les brumes du réveil ?
Quoi s'agite au fond de moi ?

Entre vie et mort,
au confluent des deux rives,
quel est ce délire,
préfiguration des nuits
de la folle déraison ?

20.09.12

Aman !


Peut-on vivre ensemble
sans se regarder jamais
les yeux dans les yeux;
sans oser prendre le risque
de vaincre la peur de l'autre

et sa propre peur;
sans imaginer sa porte
juste entrebâillée
s'ouvrant sur un univers
où la vie devient sans prix;

sans poser sa main
dans sa main vers moi tendue;
et fondre nos forces ?
Mon voisin cet inconnu,
qu'en pense-t-il ? Que tait-il ?

13.09.12

Haute lisse


La pensée humaine
est une œuvre fugitive,
déployée devant
le paysage intérieur
de l'homme qui marche en lui.

La sérénité
est indispensable à l'œuvre,
tout comme le sont
les images de la nuit,
envahies par le silence.

Les pas étouffés
entrainent sur leur chemin
les mots de la langue,
que le temps avec patience
lisse en tapisserie.

Œuvre fugitive...
Si tu ne la fixe pas,
aussitôt qu'émise,
elle s'efface dans l'air.
Tu ne peux la rattraper

que par l'écriture,
ce modelage de mots
et d'encres secrètes
offert au lecteur curieux
pour œuvrer sa pensée propre..