Pause
Pause
-
Les mots se fatiguent,
laissons les se reposer.
Ils l'ont mérité...
Peut-être un jour auront-ils
droit à quelque reconnaissance.
30.01.18
Pause
-
Les mots se fatiguent,
laissons les se reposer.
Ils l'ont mérité...
Peut-être un jour auront-ils
droit à quelque reconnaissance.
30.01.18
La sagesse du Bon-homme
-
Bon-homme était sage,
sans doute un peu bourru...Mais
il avait compris
ce qu'était pour lui le sens
de la vie. Cela suffisait
à le rendre heureux.
Il se moquait bien
de ce qu'on pensait de lui
pourvu qu'on lui assurât
le libre accès à son clos.
C'était peu de chose...
Cela n'allait pas de soi,
dans ce vieux village
qu'il traversait chaque jour
pour vaquer à ses affaires.
Et longtemps il dût
accomplir un long détour
pour y parvenir...
Peut-être est-ce la leçon
qu'on peut tirer de sa vie....
29.01.18
Clio (suite)
-
On ne la voit pas,
pourtant une vibration
trahit sa présence
dans le souffle retenu
du récit de ce vieux maître.
Car de proche en proche
l'émotion passe du livre
qu'avait lu grand-père
dans la classe de son maître
jusqu'à moi nouveau lecteur.
Et cette émotion
qui remue mes sentiments
est-elle la même
que celle ressentie par
Grand-Père et ses condisciples ?
Non pas identique
car l'espace-temps diffère
mais être semblable
qui ressent et mêmement
cette présence qui vibre
Est-ce bien Clio
la Muse en moi de l'Histoire,
et cette émotion
m'invite-t-elle à m'assoir
au cercle des autres Muses.
Divine lecture
qui passe de l'un à l'autre
l'émotion festive
en donnant ses à la vie
sur des chemins périlleux.
28.01.18
Clio
-
« Tu seras soldat »
avait dit à mon Grand-père
son instituteur.
C'était à la fois un ordre
et la ligne d'une vie.
Parmi de vieux livres
au grenier J'ai retrouvé
ce vade-mecum
du jeune écolier promis
à la gloire militaire.
C'était le récit
du retour dans son école
d'un instituteur,
appelé sous les drapeaux,
fait prisonnier à Sedan.
Il avait vécu
huit mois de captivité
dans cette Allemagne
qui avait vaincu la France
et l'amputait de l'Alsace.
Quand Monsieur Baudry
évoque ces souvenirs
devant les enfants,
un étrange personnage
fait irruption dans la classe.
Clio, de Mnémosyne
et de Jupiter la fille,
rude et belle femme,
Couronnée de ses lauriers
et sa trompette à la main,
va nous introduire
dan le domaine de l'Histoire
là où est scelle
le sort de l'humanité
pour l'agrément de l'Olympe
27.01.18
Appel (lancé jadis) de Stockholm
-
Mots et traits gravés
dans la chair anéantie
des mémoires folles
et que tentent d'effacer
les utopies de Stockholm,
pour cacher les hargnes
et les procès d'intention
des guerres sans fin
où Homo-Sapiens épuise
la grandeur de son esprit,
d'un appel retord
qui fut sans effet pérenne.
Faut-il regretter
d'en avoir fait une cause
qui me tient toujours la main,
et forge mes mots
aux feux de l'Apocalypse,
quand d'autres menaces
pèsent sur l'esprit humain,
prêt à la confusion finale ?
26.01.18
Eveil en soi
-
Immobile et quiet,
le corps entrouvert, laisser
monter le silence
en soi, de soi et l'élan
vital reprendre son vol.
Qu'avons nous besoin
de professeurs de bien être,
nouveaux sectateurs,
si le sujet se confond
avec l'objet du désir,
et l'humanité
précise son utopie
comme communion,
où la raison et l'esprit
vivraient en fraternité.
Mais cette utopie
qui de l'Humanité
la précisera
pour que l'éveil en soi motive
le retour à l'élan vital ?
25.01.18
Apprentissage du respect
-
Comment évoquer
la mémoire d'Augustine
sans parler de celles
de Léocadie, sa soeur,
ma grand-mère maternelle,
et de Marie-Ange,
leur mère, ma bisaïeule?
Pour moi, Marie-Ange
était une vieille femme
à qui je devais le respect.
Je l'avais compris
quand, assise à sa fenêtre,
et voyant la pluie
tomber elle me dit : « r'garde
donc mon gars la pié qui cheut ».
J'osais la reprendre
-un an d'école primaire
me donnait des droits !-
Sa réplique sans appel
fit bondir mon père,
et la gifle qui claqua,
sur ma joue d'enfant,
rétablit entre nous trois
une certaine distance.
Ainsi va la vie,
et rentrent les bons principes.
Mais que Marie Ange
voulait-elle me confier
en me parlant de la pluie ?
Je ne le sus pas !
Comme parlaient à mi-voix
les grandes personnes,
du mariage d'Augustine
je n'en sus pas plus, non plus.
24.01.18
Relégation
-
C'est dans le grenier
que je fis la connaissance
de Tante Augustine.
Je ne la connaissais pas !
Photo agrandie, pourquoi
était-elle ici,
pendue de guingois aux poutres ?
Qu'avait-elle fait,
pour qu'on la traitât ainsi
et qu'on ne m'en parlât pas ?
Le cadre et la vitre
n'avaient rien de reluisant .
Était-ce cela
qui l'avait fait reléguer
hors des étages à vivre,
pourtant accueillants ?
Car le grenier n'était plus
qu'un pan de mémoire,
rejeté par la famille,
dans les ombres et les doutes.
Entre les deux sœurs
ma grand -mère et Augustine
qu'y avait-il eu
pour que ce poids de mémoire
m'intriguât au plus haut point ?
23.01.18
Sacré Bonhomme !
-
Quel sacré Bonhomme,
quand on le voyait, matin,
poussant sa brouette,
rentrer le soir, à point d'heure,
sa récolte cahotante !
Les choux, les poireaux,
les salades et les raves
venaient de son clos
comme il appelait le champ
où il exerçait son art.
C'était un artiste !
Et tous lui reconnaissaient
un talent hors norme
pour semer, planter, greffer
les fruits de sa « terre noble,
avec grand amour »
Comme il le confiait parfois
quand il allait vendre,
au marché du bourg de R'don,
les produits de sa récolte.
Les mauvaises langues
le disaient, sous le manteau,
suppôt de Satan...
N'avait-il, dans sa jeunesse
été sacristain des moines ?
22.01.18
Symbolique du nuancier
-
Y a-t-il un lien
entre la couleur du ciel
et les sentiments ?
Hier, à la tombée du jour,
le ciel était rose et pur.
Ce matin l'aurore
diffuse un rose plus sombre
dont les profondeurs
laissent présager le temps
incertain,et l'air plus frais.
Au blanc et au noir
les symboles attachés,
par la tradition
font-ils écho dans les âmes
pour leur donner à penser ?
Le rouge du sang
ne nous dit pas qui le verse,
non plus qui le mêle.
De l'azur à l''outremer,
les monstres qui les habitent
sont si malfaisants
qu'on hésite à leur donner
signification.
L'héraldique a-t-elle un sens
qui contraigne les esprits ?
Le rose du ciel
se dissout dans la grisaille,
le jour sera triste.
A moins qu'un soleil en verve
ne déchire les rideaux.
21.01.18