Métaphysique . 2


Le temps est venu
de redire une parole
qui semble évidente
mais que l'usure de l'âge
a fait ranger au placard

parce que donnant
priorité à la vie
généreuse et folle
dont l''homme soit moteur
en dépit de tous les comptes

pour vivre et transmettre
aux générations futures
l'amour l'équité
dans la liberté des âmes
et l'être en fraternité...

Comme à tire d'aile
-

Comme à tire d'aile,
dans les sphères éthérées,
je m'évertue, je vole.
Mais le mur est là, si haut,
que je ne puis le franchir.

Volontaire encore,
mais la volonté n'a plus
la force première
de ses nobles ambitions
et doit réduire la voile.

Pour l'entendement
il me faut me rendre compte
des complexités
que les équations me posent
au dessus de mes moyens.

Quant à la mémoire
elle est si fort encombrée
que je ne sais plus
trier le vil inutile
de l'essentiel nécessaire.

Que me reste-t-il ?
De sur-vivre à mes besoins
et d'être toujours
pensant, sur le bord du lit,
au soleil levant du jour.

Reste qu'il me faut
accepter le vieillissement
avant de passer
dans l'ultime dimension
celle du ravissement.

Et là, peu m'importe
qui, moi, je serais alors
si l'orbe, accomplie
enfin, me conduit au seuil
de l'être, en sa plénitude.

23.07.11

Demande de précisions
-


Le silence, aux yeux,
découvre des perspectives
où les mots vacillent
Comment préciser l'indicible ?
Comment fixer le mouvant ?

22.07.11

En Turcopolie
-

En Turcopolie
Les mots ont des assonances
qui ne retentissent
nulle part ailleurs au monde.
Où le trouver ce pays ?

Peut-être outre -mer
en quelque lointain Liban.
Peut-être en banlieue
dans les cités de nos rêves.
Peut-être, un peu, en nous-mêmes...

Mais signe toujours
d'une même humanité,
malgré nos tribus
et leurs querelles sordides
malgré nos nations : ces monstres !

21.07.11

Météo matinale
-

Au sommet du hêtre,
le corbeau se fait entendre.
Qu'a-t-il à nous dire ?
Et pourquoi cette insistance
qui nous laisse sans réponse ?

Y a-t-il un chien
pour accompagner l'intrus
et mettre en déroute
les vieilles superstitions ?
Et la pie aussi, tant pis !

Le jour point à peine,
sous un dais de nuages bas.
Faudra-t-il attendre
le prochain météorite
pour retrouver le soleil ?

20.07.11

Métaphysique . 1

Je n'ai pas de preuve,
mais je crois que la raison
suffit à convaincre
l'homme de son existence,
pour le meilleur ou le pire.

Mais en noir et blanc
la raison a peu d'attrait.
Les niveaux de gris
ne font qu'ombrer les détails.
Non !La vie c'est autre chose !

Et d'abord Lumière,
âme du feu primitif
qui poursuit sa course,
en ses puissances déployées,
et repousse les confins

au delà, toujours,
des limites raisonnables,
dans l'incertitude
du cœur qui palpite et vibre
de son émotion profonde.

19.07.11

Ici, maintenant,
si tu sais t'émerveiller
de la vie donnée,
Tu peux être heureuse, heureux,
dans ton unité profonde.

9.7.11

Héritage
-


Les vieux papiers dorment
au fond des bibliothèques,
avec leurs secrets.
N'est-il pas urgent, pour toi,
d'aller les interroger ?

Tu les connais bien
pourtant... L'as-tu oublié ?...
Au temps des « abris »,
tu les serrais dans ton sac
pour les protéger des armes.

Qu'ont-ils à te dire ?
Tu le devines, peut-être...
Mais en es-tu sûr ?
Et pourquoi n'avoir jamais,
pour savoir, osé les lire.

07.07.11

Nouveau paysage
-

Je me sens perdu...
Ils ont coupé les vieux arbres,
dégagé la vue...
Pourtant les lieux sont les mêmes :
j'ai reconnu la maison.

Pourquoi cette peur,
diffuse en moi, qui taraude
mon coeur ?« Ce n'est pas le moment
de t'émouvoir :
d'ici tu vois l'horizon ! »

L'accueil fraternel
a dissipé mon malaise
et réjoui mon coeur...
Les enfants ont le sourire
et le chien saute de joie...

11.07.11

Paysage heureux
-


Entre Ombre et lumière,
dans le vent, l'odeur du cèdre...
L'herbe en camaïeux...
Un papillon brun volète
dans le retrait du tilleul...

Et toujours présent,
l'if de la maison au loin
ponctue l'horizon
du clocher qui nous décompte
son « bientôt midi » des anges.

Les rires d'enfants
nous replient sur la frontière...
Émerveillement
du regard qui puise en soi
l'élan d'intériorité.

08.07.11