Appel
-

Non! On ne peut pas
mettre la clé sous la porte
et partir aux champs,
l'esprit léger, sans respect
de la lignée de nos pères.

Car ce sont bien eux
qui nous ont donné la vie.
En nous, nous portons
leurs rêves, leurs espérances,
Qui pourrait nous en défaire

Sauf à les renier ?
Notre identité vient d'eux
Notre dignité 
de même et sans ce bagage
notre cœur est des plus vides.

28.02.12

Diane
-

Pourquoi, ce matin,
les mots se refusent-ils ?
Que leur ai-je fait ?
Hier le froid était vif,
la grippe trainait les rues.

Est-ce le virus
qui les tient captifs au lit
ou bien la paresse ?
Quand le jour se lève à peine
on est si bien sous la couette !

Allons mes agneaux,
Debout! Sans vous que serais-je ?
Et vous sans l'Esprit ?
L'abîme est toujours béant
entre votre âme et la mienne.

27.02.13

La force du droit
-


Vous avez perdu
toute légitimité
à leurs yeux , à force
d'affirmer le droit pour vous,

ce droit que la force prime.

Et leur opposer
le droit pour les faire taire
c'est les humilier
et vous croire confirmés
dans votre droit du plus fort.

Mais les voix s'envolent
devant la réalité,
leurs esprits chagrins
n'entendent plus vos discours:
La gloire n'est plus un blanc seing

gravé dans le marbre
par ces temps de vaches maigres
et que nous dit-elle
de notre vieillissement
pour mieux nous cacher ses doutes ?...

25.02.13

Sur-vivre
-

« Les derniers des Mohicans
vont-ils mourir en silence ? »
Gérard Bessière
Les Réseaux du Parvis (Oct 2011)

Ainsi nous serions
les derniers des Mohicans,
voués à la mort
et à l'oubli des impasses,
faute d'avoir su transmettre

nos raisons de vivre
aux pérégrins qui nous suivent
et l'étrangeté
de ces tremblements de l'âme
quand la beauté nous submerge...

Je ne le crois pas.
Il faudrait avoir perdu
tout esprit critique
et abandonné tout lien
avec la tribu natale.

Ce n'est pas le cas.
Même si nos pauvres bandes
crient dans le désert...
que leur sentiment profond
est de grande lassitude...

D'autres avant nous
ont connu même silence
qui veut étouffer
toute parole déviante
avant de la rejeter.

Certains d'entre nous
persuadés de leur bon droit
se sont éloignés...
mais que vaudront désormais
leurs arguments de justice.

Alors qu'espérer
sur la lande de nos doutes ?
Que le vent se lève
aux accents de la trompette,
et rouvre tous les sépulcres ?

Nul ne sait l'instant
de la transfiguration.
Mais devant nos yeux,
en nous, ce vent de folie
est garant de la sur-vie.

24.02.13

Encan
-


Et si la beauté
n'était que la vérité,
au sortir du puits,
mais vêtue et pomponnée,
pour la rendre présentable...

S'entourerait-elle
de purs ou douteux fidèles ?
Ses gardes du corps
seraient-ils prêts à mourir
pour défendre sa vertu ?

Quelle tentation
de laisser vendre à l'encan
la beauté première,
pour un bien mince profit,
par les bigots du marché !

23.02.12

Confirmation

• Tout monte du bas,
  attiré par la lumière,
  nourri de la glèbe,
  où tu plonges tes racines,
  et de l'air que tu respires.
  
  Tu te tiens debout
  et la main que tu projettes
  devant l' horizon
  te propose d'aller voir
  plus loin que tes doigts agiles.
  
  Tes deux pieds s'agitent,
  ta gravité est instable,
  mais le premier pas
  rétablit ton équilibre
  et le second le confirme.
  
  Après tout est dit.
  L'esprit, en toi libéré
  du choix de posture,
  peut enfin se consacrer
  à son devenir humain.

   

  22.02.13
  

Extension de la bataille
-


L'échiquier déploie,
sous le regard des vautours,
son champ de bataille.
Virtualité sans fin
dans la tête de l'oiseau.

Grand jeu noir et blanc
qui découpe l'étendue
en cases de vies,
où les pièces se déplacent
au grand risque de la mort.

En réalité,
la guerre est toujours la guerre.
Et quand sa logique
se duplique à l'horizon,
les oiseaux perdent la tête.

21.02.13

Échec au roi !

-

« Honni soit qui, Mali pense ! »
(les journaux)

Nous étions en paix...
Nous voici partis en guerre
au cœur de l'Afrique.
Qui peut dire où nous conduit
cette décision d'un seul ?

Car c'est bien un seul
qui décide en notre nom
la paix ou la guerre.
Peut-être a-t-il eu raison !
Mais si c'est à tort, que faire ?

Sur la diagonale
du fou, la tour s'interpose.
Le cavalier noir
s'est emparé de la Reine.
A quand le roi en échec ?

20.02.13

Chanson du colporteur
-

La Beauté faisons la
chanter, danser en mesure,
au petit matin.
Que l'harmonie de ses mots
affine l'air en images.

Reprenons en chœur
le refrain des cantilènes,
sonnant dans le ciel.
Les carillons des villages
délivrent leur joie au soleil .

Et de proche en proche
les ombres s'évanouissent
en contradictions.
La beauté n'est-elle pas
le brasier des vérités ?

19.02.13

SAMGO
(jeux de mots)

-

Si l'horloge marque
l'heure exacte ou là-peu-près
des mots d'aujourd'hui...
Sans en prendre son parti,
mieux vaut le parti d'en rire.

Malheur ! Quelle est l'heure ?
Mais me voilà en retard !...

Je rate mon train !
Et le parti des mots d'hier
rit de ma naïveté.

« Oh ! Là la !me dis-je
je suis naïf: aucun doute ! »
Faut-il m'en moquer ?
L'horloge poursuit sa course
optimiste, malgré moi.

« Arrêtez l'horloge !
dit le petit homme vert,
pour que le train de
Monsieur le rattrape au vol
et récupère ses mots ! »

« Google mon ami
retenez bien la consigne
pour le train de nuit ! »
Galimatias et galetas
font combien de point au Scrabble ?

18.02.13