Intermittence
-

Tu n'as plus l'usage
des mots de la vie courante.
Ton âme amputée
de sa mémoire immédiate
n'est plus qu'une lande vague.

Ton entendement
n'est plus que l'ombre de l'être,
dont la vie demeure
en apparence têtue,
mais qui a perdu vigueur.

La vie, prise au piège
de ses funestes carences,
n'a plus de recours,
en rupture des tangences
qu'elle ne peut suppléer.

Notre âme commune,
dont nous connaissions si bien
l'usage, n'est plus
qu'un champ de ruines où nous

poursuivons, main dans la main,

vers la fin dernière,
et dont je refuse la
matérialité
lorsqu' encore tu m'accueilles
d'un souriant : « oh ! C'est toi !... »

30. 10.21

« Tout dans l'oignon ! »

-

aux urbanistes Rennais d' aujoud'hui...
-


A n'en plus finir,
le bousier roule sa crotte
dans les vieux quartiers
pour y planter des Bansai
destinés aux tsunamis...

Et des carcasses de verre
pour les embarras gastriques

de Boire à vomir !
Les bousiers des Champs Dolents
vont-il asphyxier la ville ?

28.10.21

A propos de la mesure du temps
-

En bonne logique,
un objet que l'on mesure
soumis à nos sens,
devient la réalité
que l'on désire maîtriser.

Pourquoi mesurer
le temps qu'il faut ou qu'on doit,
si cette mesure
reste une approximation ?
Plutôt, même, une abstraction,

que chose perçue ?
Y a-t-il au sein du cercle
que semblent décrire
les peuples du ciel en gloire
confirmation de puissance

sans que notre vue,
ou quel qu’autre de nos sens,
n'apporte la preuve
du mouvement dans le ciel
dont la grandeur nous écrase

Et se contenter
d'énumérer les disgrâces
rencontrées pour dire
que le temps, notion fragile,
justifie qu'on s'interroge.

28.10.21

Mystique Rhénane
-
Comment naître, en l'âme
de l'humain, pour notre Dieu,
qu'il nous a créée
libre et semblable à la sienne,
claire et forte en sa conscience.

Tel est le dilemme
que la mystique nous pose
dans cette naissance
par la voix de Maître Eckhart,
soucieux du devenir.

Pour cela il faut
que l'esprit soit détaché
du moi et du soi.
Et cède à Dieu sa juste place :
ce berceau où il peut Naître,

et croître puisque
libre de devenir,
grâce à nous, en nous,
car lieu et lien de naissance
sont fondateurs de l'Alliance.

27.10.21

Retrouvailles
-

Revoir des copains,
après tant et tant d'années,
n'est pas forcément,
pour le moral : Bonne pioche !
Je ne les reconnais plus...

Ils ont bien vieilli.
Du moins, pas comme moi,
et il me renvoient
une image de moi que je
n'aime guère, mais qu'y puis-je?

Être, ou ne plus être
le même éternellement,

n'est pas souhaitable.
Sinon il faudrait aller
conquérir d'autres planètes.

«  Serais-tu déçu ?
Tu espérais retrouver
les amis des temps
écoulés et ne reconnais
que quelques demi-visages,

masqués à cheveux
blanchis, ou sans!...Il te reste
la joie du partage
de nos convivialités :
le béton du vivre ensemble ».

15.10.21

Vivre en poésie Après
-

J'ai le sentiment
que la vie en poésie
s'éloigne de nous,
tandis que les algorithmes,
en rangs serrés, nous encerclent.

Chiffres, pourcentages
assèchent nos paysages,
en même temps que
nos cœurs, prisonniers des mots
supputent qualité /prix.

Les gestes gratuits
se font rares à mesure
que l'âge nous vient.
Que pouvons nous, si nos rangs
s'éclaircissent et deviennent

de beaux souvenirs
dont reste le sentiment
d'amitié de loin ?
En attendant mieux, de près,
à l'appel du Fils de l'Homme.

14.10.21

Obsessions des mots
-

Partageons nos doutes !
Nous sommes les prisonniers
d'un enchaînement
où les mots perdent leur âme
dans l'assèchante raison.

Faut-il regretter
les escarres desséchés
que la vie nous laisse
comme jalons de mémoire
plantés dans l'espace temps ?

Pour vaincre l'oubli,
on se réjouit des mots
qui mettent en liesse
la plume que je poursuis
sur le papier du délire.

Nul regret ! Les mots,
toujours attentifs au sens
ourlent la parole
d'une couleur qui ravive
le bien fondé du message.

Redonnons leur âme
aux mots. Tant pis si la langue
n'y trouve son compte !
Peut-être briserons nous
les chimères de l’angoisse ?

13 .10.21

Dégageons !
-

Soyons tous honnêtes,
la rumeur courant depuis
tant et tant de lustres !
Mais nous haussions le épaules
fermions les yeux, les oreilles,

aussi bien les clercs
que les paroissiens lambda.
Aurions nous osé
propager cette rumeur,
pour en faire quoi ensuite ?

puisque nous n'étions
pas en charge, responsables
de l'Institution,
dont les pères se taisaient
en se contentant d'absoudre,

sans plus, les coupables
et d'ignorer les victimes.
Et nous les laïcs
témoins de cette infamie,
de quoi sommes nous coupables ?

De vous rendre compte
devant la société qui
nous regarde et juge,
nous, membres du Corps Mystique
du Fils de l'Homme en souffrance.

Reconnaissons le :
nous n'avons plus le droit
de nous taire. En frères
exigeons que les garants
de l'Institution s'écartent,

honteux de la honte
que nous partageons ensemble
et que le Fils de l'homme,
seul saint justicier,
rende au peuple sa prêtrise !

12.10.21

La honte !
-

Il y avait donc
de si nombreux prédateurs
dans notre famille !
Et maintenant que fait-on
dans la lignée mal en point ?

Il n'est pas question
de l'abandonner... D'abord :
rembourser les dettes !
Ceux qui ont souffert ont droit
à notre sollicitude...

Chasser les démons,
ceux qui survivent encore.
Méditer longuement
sur la parole dans Marc :... 
« Laissez venir à moi

les petits enfants. »
pour leur enseigner l'Amour,
sans les abuser,
ni sans abuser les fidèles
qui ont cru à la vertu

de la Chasteté.
Peuvent-ils y croire encore
quand les prédateurs
ne sont pas remis au bras
séculier par l'Institution ?

06.10.21

A la poursuite des rêves
-

Quel est ce rivage
promis à ces yeux d'enfants
par quelque passeur?
Quelle incertitude monte
dans leurs cœurs aventuriers ?

Au delà des rêves
qu'y a -t -il dans ces valises ?
Qui les ouvrira,,
devant eux, hors de leur vue,
ou plus tard ?...On ne sait pas.

Sont-ils assurés
de leur bienvenue au port ?
Sont-ils attendus ?
Ou la malveillance a-t-elle
prévu un accueil plus froid ?

Sont-ils solidaires
d'une sainte et vieille cause ?
Ou d'une amitié ?
Le vieil oncle ou la grand-mère
leur transmettront-ils les clés ?

Ou les jeux d'enfants
sur la plage des vacances
leur ouvrira-t-elle
le chemin des libertés,
entre mémoire et oubli ?

Et s'ils n'attendaient
qu'un supplément au voyage
qui est proposé
aux gamins de nos cités
pour vaincre leur vague à l'âme ?
11.10.21