Principe de précaution
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Sur la terrasse de Charlotte.  21.08.03

Un brin de bon sens,
celui dont on dit qu'il est
le mieux partagé,
recommande la méfiance.
Mais le pire est-il si sûr ?

Quand le vent se tait,
l'extravagante fureur
des bruits, des odeurs,
décomptent, en moi, le temps.
Les mots distillés surgissent.

La main sur la pierre
trace deux traits de lumière
au nez du soleil.
La peur de la canicule
monte la garde en silence !

Miracle dialectique

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Que s'est-il passé
dans l'improbable des âmes
pour que nos désirs
balaient à ce point le champ
des scrupules et des doutes,

que le souhaitable
devienne réalité,
sans que nous ayons
à brandir, en nous, les armes
dont nous ne voulions pas user.

Si je dis : « Miracle ! »
C'est que l'incompréensible
est venu calmer,
sans mot ni geste apparents,
le cours tourmenté du fleuve.

27.01.12

Au pied du mur
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Le mur est un mur.
Seul , je ne peux le franchir.
S'il barre ma route,
il me faut le contourner
ou me coucher à ses pieds,

attendre qu'il croule !
Ce n'est pas la solution.
L'échelle ou la pioche ?
Où les trouver au désert?
Et sonner de la trompette

n'est plus suffisant :
les miracles, aujourd'hui,
n'ont plus cours. Tant pis !
Si plus loin je veux poursuivre
il me faut m'interroger.

28.01.12

Dilemme de l'indispensable

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« L'oiseau

Traverse.

Reste l'oiseau

Qui s'est trouvé

Indispensable. »

Guillevic (Du domaine)

Pourquoi revenir
au chemin de l'espérance,
si c'est de confiance
que nous voulons explorer
le domaine et ses trésors ?

Écoute l'oiseau !
C'est le gardien du domaine.
S'il chante l'amour,
ce matin, c'est que son cœur
déborde de son désir.

Mais est-il confiant
dans la source du Printemps ?
Ou plus simplement
appelle -t-il l'espérance
à transmettre, par lui, la vie ?

Jardin si précieux !
Que t'importe ses trésors !
N'as tu pas enfin,
vieux prisonnier de toi-même,
décidé de t'en déprendre ?

26.01.12

Météo Vespérale
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Arc en ciel du soir

met la pluie en retard.
Proverbe paysan

En niveaux de gris,
l'image apparaît sans âme.
En Trois D, peut-être
prendra-t-elle des couleurs ?...
Sortirait-elle du cadre ?

Pourquoi ces prothèses ?
La réalité est-elle
à ce point fragile ?
Ne peut-elle résister
à la tentation du noir ?

Au soleil couchant,
la réponse est dans le ciel,
lorsque se déploie,
sur les nuages, lourds d'orage,
le porche multicolore.

25.01.12

Épreuve
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Confiance brisée !
Puis-je la renouveler ?
Car je ne peux croire
que ta seule volonté
puisse ainsi tout effacer.

Déçu je le suis,
mais d'abord de mon échec
à saisir en toi
les prémices du vertige
quand le doute t'a saisi..

Qu'as -tu cru de moi ?
Qu'ai-je dit ou fait si mal,
pour que tu t'éloignes
et détournes ton regard
de notre horizon commun ?

24.01.12

Écoutons le jardinier !
-


L'accumulation
de trop de savoirs nous berne.
La tête déborde.
La mémoire est saturée
de connaissances, en tas,

qui ne savent plus
par où naître à la conscience.
Et la volonté
discerne encor moins la voie
d'un honnête entendement.

Ce n'est que l'échange
de nos savoirs entre nous
qui peut aérer
l'exégèse accumulée
et rendre vie au compost.

Me déprendre... c'est quoi ?

-


C'est dans le regard
de ma vue soudain tremblante,
que l'objet flouté
devient autre pour ma main
qui renonce à le saisir.

Ce renoncement
ne rejette en rien l'objet,
mais je m'en détache,
laissant à d'autres le soin
de le saisir à leur tour,

pour d'autres déprises,
qu'ils auront à faire, ou non,
dans leur for intime,
suivant le chemin choisi
par leur vision ,ou leur vue.

20.1.12

Déprise
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Comment me déprendre
des colifichets, marqués
des sceaux de l'avoir,
du savoir et du pouvoir,
sans risquer de prendre froid ?

Pourquoi me déprendre
de ce vieil accoutrement
qui me fait humain
et me conduit sur le fleuve,
du Printemps jusqu'à l'hiver.

Pour qui me déprendre
si je veux être moi-même ?
De soi ou d'un autre ?
Comme si mon amour propre 
se voulait seul, exclusif...

Faut-il me déprendre
pour que l'autre vienne à moi
et qu'il m'envahisse,
excluant, à tout jamais,
le froid de l'âme en hiver ?

19.01.12

L'espérance des mots
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Cette petite espérance qui n'a l'air de rien du tout
Charles Péguy.
Le porche du mystère de la deuxième vertu

Si je dis : « confiance! »
et que je m'adresse à toi,
qu'entends tu vraiment
qui suscite ta réplique
dans l'ici du maintenant ?

Est-ce un simple mot
qui pour toi ne veut rien dire
et s'envole au vent ?
Ou l'écho d'une présence
qui dans la nuit nous fait signe ?

Car cette présence,
entre nous, sensible à peine,
mais joyeuse et prête
à ouvrir pour nous le porche
de la deuxième vertu,

nous fait les témoins,
émerveillés et confiants,
de notre naissance
pour nous lancer sur le chemin
où nous attend l'espérance.

18.01.12