Approche de l'humain
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 Au cœur de la nuit
la lumière enfin se fait
sur la lande blanche,
et la cavale des rêves
revient au pas, assagie.

Alors la déprise
devient la nécessité,
comme une évidence,
pour atteindre la beauté
à la source de la vie.

C'est là qu'est le seuil
qu'il te faut franchir, sans crainte
de l'errance en soi,
instant de la vérité,
qui se dévoile au regard.

Ne t'afflige pas !
Tes pas sont désormais libres
de la peur du manque.
L'assurance de ta marche
grandit l'humain que tu es !

30.06.15

Docilités des ombres

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Depardon … toujours !

« Je ne suis qu'une ombre ! »

dit le chien devant la porte.
Une ombre plus sombre
que l'ombre du lampadaire,
au grand soleil de midi.

Bête ombre portée
qui dessine sa rigueur
sur la porte close.
Faut-il y lire le doute
d'une existence enchaînée ?

Ou la liberté
de garder secrets et mystères
derrière le mur
pour en dresser l'inventaire
devant le maître des lieux ?

29.06.15

Enchaînement
-

Ce fut l'étincelle
qui donna vie à la vie.
L' eau tomba du ciel
pour éteindre l'incendie.
Des cendres naquit la terre,

et l'air respirable
imagina la beauté
au cœur de la fleur.
Quant au cycle de la vie,
enchaînant la vérité

au remous du fleuve,
il en régula le cours
jusqu'à l'océan
dont on ne saura jamais
s'il fut témoin ou complice.

Quand l'homme émergea
dans la fureur de l'eau vive,
jeté sur la rive,
c'est qu'il fallait un témoin
pour juger de la beauté.

27.06.15

Qu'attendre du chien ?

-

toujours Depardon

L'espace conscient
où le silence est le maître
- enracinement -
est-il la contrepartie
de l'harmonie du chemin ?

Ou faut-il attendre,
témoin des incertitudes,
que le photographe
cesse d'arpenter l'espace
où le chien poursuit sa quête...

Et attendre encore,
quand le temps sera venu
de sortir du cadre,
au bout de la route...Enfin,
l'homme de notre espérance !

26.06.15

Lassitude
-

le symbole est fort
pour nous « donner à penser ».
Est-ce suffisant
pour me redonner la force
de poursuivre son chemin ?

Quand je considère
le temple de la raison
devenu prison
à quel saint puis-je me vouer
pour échapper à l'angoisse

Et le bien vivant
de l'homme au bord du désert
peut-il me permettre
de suivre le chien perdu
jusqu'au bout de son destin.

25.06.15

L'image et le concept
-

toujours Depardon

Que cherche le chien
tout au long de l'avenue ?
Suit-il une piste,
ou, malin, devance-t-il
la pensée du photographe

qui construit le cadre
où loger son inquiétude
du désert urbain.
La vie s'absente à mesure
que le chien avance.

A-t-il un indice ?
Est-il conscient du danger
de l'égarement,
où la raison le conduit
aux limites de l'image ?

24.06.15

Le chien noir
-

Le chien noir qui va
sur la dalle de béton
vers on ne sait où,
perçoit-il sa solitude
dans cet univers sans vie ?

Froide architecture !
L'espace délimité
des lignes de fuite
pourrait-il se projeter
dans un avenir de rêve ?

Sauf cette voiture,
sans insigne, ni couleur,
arrêtée aux feux,
qu'y a-t-il qui puisse dire
le moment d'humanité ?

23.06.15

Questions de lassitude
-


Y-a-t-il un lieu
où l'esprit ait pris racine
et porte des fruits ?
Un lieu de repos où vivre
l'Humanité devenue ?

Un lieu de mystère,
où s'échange la parole
et la gloire intime
de l'homme enfin parvenu
au point ultime du sens ?

Pour le souffle, un lieu
de sérénité de paix,
où le temps ne compte...
Un lieu où viennent se joindre
l'horizon et l'utopie ?

22.06.15

Suretés
-

Le portail ouvert
semble attendre d'autres hôtes.
Pourquoi l'étranger
ne tente-t-il pas sa chance ?
Bien sûr, il y a le chien...

Peut-être, qui sait,
à la fenêtre un rideau
qui va s'écarter,
par curiosité prudente...
ou l'ajustement du tir !

Mais rien n'est moins sûr.
Le photographe y répond,
sans aller plus loin,
et sans doute a-t-il raison :
il n'est jamais sûr le pire.

21.06.15

Témoin ou complice
-

Ce chien , est-ce un leurre
placé devant l'objectif
pour le détourner
de la banalité crue
d'une vie sans intérêt ?

Les deux véhicules,
garés devant les baraques
que révèlent-ils
de quelques complicités
dont le chien paraît exclu ?

Témoin ou complice
dont le silence rehausse
une vérité
soudaine, insolite aux yeux
de l'étranger de passage.

20.06.15