Rémanence ou récurrence
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Cette horreur du vide !
Si les oiseaux sont partis,
qui donc les remplacent ?
Les fantômes rémanents
vont-il repeupler la lande ?

Car il faut bien vivre
autour des pierres levées,
et imaginer
quelle force a pu dresser
l'univers de nos pionniers...

A moins de douter
de l'humanité première,
engagée, aveugle,
dans un course sans fin
et dont le sens lui échappe.

27.03.17

Turdidé
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D'où vient cet oiseau
que l'on nous dit menacé ?
Est-ce un mécréant
qui risque sa vie à trop
fréquenter nos vieux villages ?

Un olibrius,
toujours prêt à siffloter,
des le point de jour.
Mais dont les trilles se font,
le soir, de plus en plus rares.

Un doux fainéant
qui guette le jardinier,
retournant sa terre,
et lui livre sa provende
dont il nourrit sa nichée.

Amateur gourmand
des produits de nos vergers,
quand vient la saison,
c'est un pilleur sans pitié.
Tant pis pour les confitures !

26.03.18

Démesure
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En qui ai-je foi ?
Qui me dit ce qu'il faut croire ?
Et ses arguments
sont-ils de quelque valeur
pour lever en moi mes doutes ?

Quelle est la distance
de la croyance à la foi ?
Comment la franchir
pour ancrer mes certitudes
au plus profond de mon âme ?

Mais quels sont ces doutes
qui atteignent les racines
quand les certitudes
s'éparpillent dans le vent
et que les oiseaux s'envolent ?

Répondre à l'appel...
Balayer les arguments...
Fi de la distance !
De la croyance à la foi,
le pas n'est pas mesurable.

25.03.18

Avertissement sans frais
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La feuille d'impôt
est arrivée ce matin.
Foin de poésie !
Un ardoise un peu salée...
Comment vais- je l'effacer ?

-Ne viens pas te plaindre,
me dit l'ami écureuil,
tu as bien vécu,
chanté, dansé, à ton aise !
Tout ça n'était pas donné...

Aujourd'hui c'est l'heure
pour le confort de Bercy
de solder les comptes.
Ne cherche pas à soustraire
quelques bribes de ton dû.

-Dis moi, l'Ecureuil
toi qui sans cesse accumule,
à la fin d'hiver
ton compte est-il débiteur
que tu paraisses si fier ?

24.03.18

Passée
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Étrange Printemps !
Où sont passé les oiseaux ?
Le sous-bois n'est plus
animé par leurs parades
et semble bien attristé.

On ne les voit plus
voleter à la fenêtre,
mendier leur pain,
et repartir vers la haie
nourrir leur nichée piaillante.

Pinsons et mésanges,
qui se disputaient le ciel,
se sont envolés.
Il est vrai le jardinier
ne descend plus au jardin.

Et le rouge gorge
vieux compagnons du bêchage
n'a plus son complice.
Serait-il parti aussi
vers un horizon nouveau ?

Est-ce de ta faute
si les oiseaux sont partis ?
La faute à ton dos
qui ne peux plus se plier
pour retourner ton bêchage ?

23.03.18

L' Esprit rode encore
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« Esprit de beauté »
peux-tu nous sauver sans dire
qui tu es vraiment,
quand on voit tant de faussaires
se parer de tes atours ?

« Art contemporain ! »
Qu'y a-t-il dans ta besace
qui ne soit marchand ?
Ne sont-ce pas en ces traces
les maléfices du diable ?

Ton orgueil te dit:
« Tu es Dieu, en toi tu crées,
pour toi, ton Royaume !... »
Quelle est ta beauté, Raison,
dans ce travesti de pitre ?

Et qui nous dira
l'humilité sereine et noble,
dans son quant à soi,
de celui qui se contente
de s'en remettre à l'Esprit ?

22.03.18

Portrait de Famille (2)
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Comment évoquer
la mémoire d'Augustine
sans parler de celles
de Léocadie sa soeur,
ma grand-mère maternelle,

et de Marie Ange,
leur mère, ma bisaïeule ?
Pour moi Marie-Ange
était une vielle femme
à qui je devais le respect.

Je l'avais compris
quand, assise à sa fenêtre
et voyant la pluie 
tomber, elle me dit : « R'garde
donc mon gars la pié qui cheut ! »

J'osais la reprendre
-un an d'école primaire
me donnait des droits -
sa réplique sans appel :
« Ta, t'as la goule ben faite »

fit bondir mon père.
Et la gifle qui claqua,
sur ma joue d'enfant,
rétablit entre nous trois
une certaine distance.

Ainsi va la vie
et rentrent les bons principes
Mais que Marie -Ange
voulait-elle me confier
en me parlant de la pluie ?

Je ne le sus pas.
Comme parlaient à mi-voix
les grandes personnes,
du mariage d'Augustine...
Je mis du temps à l'apprendre.

20.03.18

Si et Si...
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Si Plogoff n'avait
pas résisté à Paris
on aurait construit
la centrale nucléaire
dont le Cap ne voulait pas.

Au nom du Progrès
on aurait bétonné les lieux,
Mais pas assez haut,
par souci d'économie,
on aurait baissé la garde!

Si le tsunami
avait balayé la côte,
noyé la centrale,
et fait bouillir la marmite
jusqu'à l'explosion finale,

que resterait-il
du progrès de ces Messieurs
qu'on dit si savants ?
- « Les mutants qui nous serions
resteraient droits dans leurs bottes. »

Nous disent les chiens,
adorateurs de la pierre
témoins du brasier,
prophètes des perspectives
de l'art du Transhumanisme.

19.03.18

Nécessaire réécriture

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« Nos vies ont deux polarités
l'une qu'on peut appeler la prose,
et l'autre la poésie »

Edgard Morin
Pour une poétique des civilisations
Le Monde 2017

Écrire ! Faut-il
écrire à nouveau ce qui
l'a déjà été,
pour revivre l'émotion
de l'homme des temps anciens ?

Mai Soixante -huit
fut-il Révolution,
Soubresaut social,
ou entrée en poésie,
dans les tissus de la prose ?

Civilisation !
Le grand cri de l'homme en peine
n'éteint pas l'écho
depuis que l'art de survivre
devient l'horizon humain.

La réécriture
est une priorité
de l'homme qui croule
sous les flots du tsunami
culturel de nos mensonges.

18.03.18

Comment méditer
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La méditation,
indispensable à l'humain,
s'il veut être libre,

passe par la liberté,
mais il l'a faut fraternelle.

Les peurs viscérales,
au coeur d'une foule en proie
à ses vieux démons,
exigent d'un meneur d'hommes
un élan qui soit fraternel

La méditation
ouvre-t-elle cet élan
et le porte-t-elle
au sacrifice suprême
au nom de la liberté ?

17.03.18