Présence indicible

Présence indicible
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Ce fut l'espérance
qui nous permit de poursuivre
malgré les blessures
d'amour-propre le chemin
où l'humanité piétine,

trop souvent sans rime
ni raison compréhensible.
D'où vient ce sursaut
quand l'horizon s'obscurcit
et se ferment les issues,

que le corps renâcle,
que les forces s'amenuisent
et que les amis
s'égarent par les landiers
où leurs pas ne font plus trace.

Jadis, nous disions
dans notre quête essentielle
qui se moquait bien
de nos chances de survivre:
« Agir, pour ne pas subir !»

Ce fut notre règle
et qui nous porta parfois
plus loin que nos rêves.
Lorsque la réalité
nous condamna au retrait,

alors, nous comprîmes
que vouloir ne suffit pas
à vaincre la peur,
que les gestes charitables
sont vains s'ils sont éphémères,

et que la mémoire,
quand elle implose en nous même,
dans son gouffre entraine
nos plus pesantes besaces,
nos gestes velléitaires.

Que nous reste-t-il ?...
Le sourire d'un enfant,
le chant d'un oiseau,
la beauté d'un crépuscule,
sur ma main ta main posée...

Et sans doute, ici,
cette présence indicible,
dans le plus intime,
qui éclaire ton visage
quand se croisent nos regards.

10.03.15

Comments

[murielle]

Magnifique Pierre, je partage tes poèmes avec mes collègues, tu fais des adeptes dans les Pyrénées Orientales et plus largement en Languedoc Roussillon...