Le poids des paupières

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Quand la solitude
pèse sur les paupières
au point d'obscurcir
la vue quotidienne, et même
la vision des souvenirs,

il est temps de rompre
le silence de l'esprit
pour chanter la joie,
dans les sentiers des forêts,
où les oiseaux font leurs gammes,

à défaut des hommes,
soucieux de panser leurs plaies
sur les champs d'honneur,
ou de respecter entre eux
les distances citoyennes.

05.08.20

Désir d'écrire
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Le désir d'écrire
répond aux cris de ces mots
qui, en moi, bouillonnent,
et dont la vitalité
a besoin de s'exprimer,

pour donner du sens
à la transfiguration
de nos émotions,
quand, du chaos de la nuit,
elles émergent au jour.

Éclat de lumière
absolue qui nous conduit,
en pleine conscience,
à la beauté du chemin
où le Fils de l'Homme attend

que nous soyons prêts
à comprendre sa parole,
et nous laisse libres
d'en faire un filtre à nos yeux,
pour un devenir de gloire.

04.08.20

Temps suspendu
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Cette somnolence
qui me gagne ce matin,
la vaisselle faite,
est-ce un signe de fatigue
ou de paresse de l'âme ?

Fatigue ou paresse
de la plume qui m'échappe
et des mots qui glissent
sur l'indifférente absence
de la volonté glacée.

Onze heures bientôt !
Il est temps de préparer,
avant déjeuner,
les légumes pour la soupe
que nous mangerons ce soir.

Et quand la paresse
veut suppléer la fatigue,
mettons lui un masque,
s'il faut croire à sa vertu
pour mieux traiter le Covid.

03.08.20

La fenêtre et la volonté
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Puis-je être joyeux,
au plus profond de moi-même,
quand le monde semble
en ébullition, ou pire :
se contente d'être là ?

Pourquoi et comment
trouver une solution
à un tel dilemme ?
Lorsque j'ouvre la fenêtre,
l'air du matin me pénètre.

Il est doux et frais...
Est-ce un signe de bonheur
dans la canicule.
Et la joie va-t-elle suivre
en dépit de la menace

du virus qui rode
et incite à nous reclure
comme une obsession
obscurcissant notre ciel
et cerclant sa proie soumise.

Ne nous trompons pas !
La joie n'est pas le bonheur
mais elle y conduit,
guidée par la volonté
qui nous ouvre la fenêtre.

02.08.20

Gestes barrière
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Comment vivre ensemble
après le confinement,
soucieux d'hygiène,
si les gestes conviviaux
sont proscrits par le pouvoir ?

La poignée de main
que l'on échangeait jadis
avec l'étranger,
pour s'assurer nous dit-on
de son « état de santé,

serait remplacé
par un choc mesquin des coudes,
des plus ridicules,
lorsque la main se dérobe
devant un coude où l'on vient

de postillonner,
citoyennement et même
légal en distance,
pour empêcher le virus
de circuler entre nous...

Et dans tout cela
que devient la bise, celle
si bon-enfant,
qu'on échangeait, vite-fait,
en début de réunion,

et qu'on effaçait
d'un revers de main discret
sur la joue humide
avant de prendre sa place
et lotir le bout-de-gras.

Entre le pouvoir
et le virus conquérant,
se glisse la lame
de la réglementation
et de la vertu du droit!...

01.08.20

Obligation
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« Déconfinons-nous ! »
Cette recommandation
qui n'est pas un ordre
se doit d'être méditée
tout au long du processus

pour être efficace.
Car on ne sort pas indemne,
sans risque, ni plaie,
d'un pareil enfermement.
L'air pur doit avoir un prix.

Comment acquitter
cet écot qui marquera
des générations
La Planète est à genoux.
Il faudra qu'on s'en souvienne !

20.07.20

Artifices numériques
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Peut-on mesurer
la fatigue, et quel en est
l'empan de souffrance,
quand l'autre partie de soi
dérive vers le grand large

L'accumulation
des ans et l'effet d'usure
font de la carcasse
un chef- d’œuvre en grand péril,
méritant rénovation...

Une souscription
à lancer par les amis
des réseaux sociaux
suffirait-elle aux travaux
soucieux de l'écologie.

Ou faut-il attendre
l'embaumement de la gloire,
hospitalisée,
pour un échange standard
d'un cerveau « 3D-5G »

31.07.20

Sous le cerisier
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Aller plus loin ? Non !
Asseyons nous un instant
sous le cerisier...
Et laissons filer le temps,
sans angoisse ni regret.

30.07.20

Attention à la jurisprudence !
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Les mots sont les mots.
Ce qu'ils sont autorisés
à dire : ils le savent.
Parfois ils ont des audaces
qu'il faut pouvoir maîtriser.

Mais leur liberté,
quoique soumise à la langue
qui les articule,
nous joue parfois bien des tours.
La confiance a des limites.

Quant à notre langue
il faut savoir s'en méfier
surtout si, taillée
de bois, elle est déroutée
sur les voies de la justice.

29.07.20

Détachement de l'inabouti
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Comprendre, pourquoi ?...
Saisir afin de connaître
la Vérité vraie,
qui sort brute de la foule,
comme l'autre nue du puits.

Vérité sans fard
ni folle affabulation,
dans les gazouillis.
Besoin d'être reconnu
pour un être exceptionnel.

Et puis n'être rien
« qu’un fétu de paille au vent »
qui glisse au fossé,
quand le petit jour éclaire
la dure réalité.

Quand l'inabouti
devient un monstre aux très- fonds
comment l'évacuer
pour libérer l'âme, en soi,
sans en briser l'Espérance.

28.07.20